C'est une position qui a semé la consternation et la colère chez les familles des victimes. Après huit semaines d'audience, le parquet a estimé mercredi ne "pas" être "en mesure de requérir la condamnation" d'Airbus et d'Air France, jugés pour homicides involontaires après le crash du vol Rio-Paris dans lequel 228 personnes sont décédées le 1er juin 2009.
"C'est inaudible, profondément injuste !"
Durant plus de cinq heures, les deux procureurs ont détaillé, de façon méthodique, les défaillances qui auraient pu conduire à la responsabilité pénale d’Airbus et d’Air France. Mais selon le parquet, impossible de demander leur condamnation. Il n'y a pas de faute pénale pour le non-remplacement des sondes pitot, dont le givrage était connu par Airbus, la formation des pilotes considérée comme suffisante pour Air France. Une position qui révolte Ophélie Touliou, elle a perdu son frère dans l’accident. "C'est des éléments de langage d'Airbus, d'Air France que j'ai entendu dans la bouche du parquet, moi, c'est ça qui me surprend ! C'était vraiment leur propos, leur terme. C'est inaudible, vraiment inaudible et c'est profondément injuste ! Franchement, on ne comprend pas", s'exclame-t-elle au micro d'Europe 1.
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Reste alors l’attitude des pilotes dans le cockpit. Elle est, pour le parquet, à l’origine du crash de l’avion. L’équipage n’aurait pas respecté les règles élémentaires de pilotage, comme l’ont relevé de nombreux experts à la barre. Le procès se termine ce jeudi avec les plaidoiries de la défense, le jugement ne sera pas rendu avant plusieurs mois.