Nathalie fait partie des victimes présumées du "violeur de la Sambre". Comme 55 autres personnes, elle a été agressée par Dino Scala, dans la pénombre d'un petit matin d'hiver, sur une route isolée de la commune frontalière belge d’Erquelinnes. "Je partais au travail et puis j'ai entendu du bruit dans les fougères. Il a couru derrière moi, il m'a attrapé par derrière, et il m'a entraîné dans un petit chemin où il a fait des attouchements", raconte-t-elle encore traumatisée au micro d'Europe 1.
"Si tu cries, je te plante"
Sous la menace d'un couteau, l'homme tente de la violer. "J'essaie de crier, mais il n'y a pas de son qui sortait, il me dit 'si tu cries, je te plante'", se souvient-elle. La jeune femme essaye de repousser son agresseur qui se masturbe sur elle. Elle parvient finalement à le faire fuir en l'aspergeant avec une bombe de déodorant qu'elle saisit dans son sac. "Ça a été vite et puis après, il m'a dit de compter jusqu'à dix sans le regarder, il est parti de son côté, je ne me suis pas retournée et j'ai couru vers la police", explique-t-elle.
Un ouvrier sans histoire, "un bon père de famille"
Au fil de l'enquête, Nathalie et son avocate découvriront, effarées, le profil de l'agresseur : un père de famille au-dessus de tout soupçon, qui partait en chasse sous l'effet de "pulsions", dira-t-il plus tard. "C'est un prédateur qui a fondu sur ses proies avec son mode opératoire bien construit, avec ses petites habitudes et cette montée en puissance au fur et à mesure des années. Quand on voit qu'il s'est permis d'agresser des personnes à 200 mètres d'un commissariat de police, on se demande ce qui pouvait l'arrêter à ce moment-là", se questionne l'avocate.
Encore marquée psychologiquement, Nathalie angoisse à l'idée de croiser le regard de l'accusé à la cour d'assises, mais ne souhaite qu'une chose, qu'il soit pour toujours mis hors d'état de nuire.
Trois semaines de procès
Michelle, employée de la ville de Louvroil, a été agressée en 2002 dans la salle de sport où elle prenait son service. "Il m'a coupé la respiration, il m'a mis le couteau sous la gorge, il m'a dit 'ferme ta gueule sinon je te tue', il m'a dit 'mets-toi sur ton dos', il m'a dit qu'il avait fait de la prison, qu'il n'avait plus de femme, qu'est-ce que je pouvais faire ?" s'interroge Michelle.
L'agresseur sera mis en fuite par l'arrivée d'une collègue. Ce n'est que 16 ans plus tard que Michelle découvrira son profil. Une vidéo de surveillance en Belgique lors d'une agression permettra de l'identifier et de l'arrêter. Dino Scala se dira alors "soulagé" regrettant de ne pas s'être fait soigner plus tôt.