Au deuxième jour du procès en appel de l'affaire Fiona devant les assises de la Haute-Loire, la mère de la fillette a dit vouloir se recueillir dans un lieu à la mémoire de Fiona, étant toujours incapable de se souvenir du lieu où elle a été enterrée.
"Personne ne m'a aidée". "Depuis le début du procès, je ne fais que des tentatives de suicide. Si (après sa libération, NDLR), je me retrouve dans un appartement, je vais prendre des chambres pour (mes enfants) et pour Fiona. Je veux un endroit pour me recueillir. Mais ma psychologue me dit que Fiona ne reviendra jamais !", a gémi dans un flot spontané de paroles l'accusée au teint livide, en proie aux tremblements. "Personne ne m'a aidée. Je suis seule, je n'y arrive pas, il n'y a que ma tête, je veux de l'aide pour essayer de me rappeler" du lieu de la sépulture, a ensuite sangloté Cécile Bourgeon, triturant un mouchoir en papier entre ses mains.
Le premier procès, en 2016 à Riom, n'avait pas permis de faire la lumière sur la mort de Fiona, que l'ancien couple dit avoir enterrée dans la nuit du 12 au 13 mai 2013 dans une forêt des alentours de Clermont-Ferrand mais dont le corps n'a jamais été retrouvé. Les deux anciens toxicomanes s'étaient rejeté la faute ou avaient avancé l'hypothèse d'un accident. Cécile Bourgeon s'est montrée consciente que ce procès, le troisième dans cette affaire, était "le dernier moment" pour s'exprimer.
Questionnée suite au témoignage d'une ex-compagne de Berkane Makhlouf qui a expliqué avoir vécu "un enfer" à ses côtés, "comme elle", la mère de Fiona a confirmé une nouvelle fois à la barre le comportement violent de son ex-compagnon. "Il y a des moments où il ne se contrôle plus du tout", a assuré la jeune femme.
Verdict attendu le 9 février. Cécile Bourgeon avait été condamnée en novembre 2016, à Riom devant les assises du Puy-de-Dôme, à cinq ans de prison pour avoir menti des mois durant en faisant croire à un enlèvement de l'enfant. Mais contre l'avis du parquet, elle avait été acquittée du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Berkane Makhlouf avait écopé de vingt ans de réclusion pour avoir porté des coups fatals à Fiona, dont le corps n'a jamais été retrouvé. Le verdict est attendu le 9 février.