Jeudi, au quatrième jour de leur procès, les assassins présumés de Fiona, Céline Bourgeon et Berkane Makhlouf, dont le corps n'a toujours pas été retrouvé, se sont parlés. Et la personnalité du beau-père de la fillette, menaçant, impulsif, toxicomane, est apparue sous un nouveau jour.
Cauchemar. Dans le box des accusés, Berkane Makhlouf, poursuivi comme Céline Bourgeon pour pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner", "non assistance à personne en danger" et "recel ou dissimulation de cadavre", apparaît totalement apathique en raison des médicaments. Jusqu'alors, il n'était connu qu'à travers sa toxicomanie et son épais casier judiciaire, truffé de condamnations pour violences.
Mais jeudi, il s'est réveillé un instant pour raconter la dernière nuit de Fiona. Son lit qui grince à 4 heures du matin et son petit corps, replié sur lui-même dans son vomi. Il parle d'un cauchemar, décrit la panique et ses tentatives pour la réanimer. Il parle vite, d'une traite. Les détails sont bouleversants. Dans le public, certaines personnes pleurent.
"Il n'est pas un beau-père tyrannique". Il s'agit là d'un premier moment de sincérité", selon son avocat, maître Mohamed Khanifar. "Avec son cœur et ses tripes, il nous fait vivre avec sincérité la découverte du corps de Fiona et les premiers gestes de secours qu'il a pu accomplir", commente-t-il. "On n'est pas dans un crime de l'ordre de la préméditation, ni avec un beau-père tyrannique", conclut Me Mohamed Khanifar.
Dès le début du procès, il l'avait déjà avancé : "J'ai beau être impulsif, parfois violent, je ne m'en suis jamais pris aux enfants". Selon le témoignage d'une institutrice de l'enfant, disparue en 2013, Berkane Makhlouf appelait Fiona "ma chérie". Et la petite allait se jeter dans ses bras à la sortie de l'école.