Le médecin qui a pratiqué l'autopsie de Clément Méric, étudiant antifasciste tué lors d'une rixe avec des skinheads en 2013 à Paris, a déclaré jeudi aux Assises ne pas pouvoir conclure à l'usage d'un poing américain, une des questions clés au procès.
L'usage d'un poing américain n'est pas confirmé. "Je n'ai pas la possibilité d'affirmer l'utilisation d'un poing américain. C'est un objet métallique lourd, cela aurait entraîné des fractures des os propres du nez, des pommettes, de la zone temporale", a déclaré le médecin légiste devant la cour d'Assises de Paris. Pendant l'enquête, ses conclusions ont été contestées par d'autres experts et par l'accusation. Les juges d'instruction ont choisi de renvoyer devant les Assises trois skinhead, dont deux pour des coups mortels portés en réunion et avec arme. Des coups portés à l'aide d'un poing américain et/ou de volumineuses bagues. Un crime passible de 20 ans de réclusion - 15 ans si on exclut l'arme.
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Le légiste est donc assailli de questions. Il décrit par le menu chaque "plaie", "contusion" et "griffure" constatée sur le visage enfantin de Clément Méric. Le jeune homme avait 18 ans, 66 kg pour 1,80 m. "J'ai fait une dissection complète de l'arrête nasale et je n'ai pas constaté de fractures. S'il y avait eu une fracture du nez, on l'aurait vu à la radio, on ne voit rien", a-t-il expliqué.
Une thèse contestée par d'autres experts. À une partie civile qui suggère la possibilité d'une erreur - une autre expertise a conclu à l'existence d'une fracture - le médecin agacé répond : "J'ai disséqué, j'ai regardé. Je ne changerai pas aujourd'hui mes conclusions". "Un coup de poing américain, c'est un objet métallique, excusez-moi, qui défonce."
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Les plaies, notamment une blessure de deux centimètres sur l'aile du nez, peuvent-elles avoir été causées à mains nues, demande l'avocat général. C'est possible, pour le médecin : "La peau étant fine, elle éclate et donne cette plaie". Il n'exclut toutefois pas l'utilisation de bagues.
Les skinheads nient avoir utilisé un poing américain. Rien qui vienne conforter l'accusation : le principal accusé, Esteban Morillo, a reconnu avoir porté deux coups, à mains nues, à Clément Méric, dont le coup qui le fait s'écrouler sur la chaussée. Samuel Dufour avait des bagues mais affirme n'avoir jamais frappé Méric, et personne ne l'a vu frapper l'étudiant. D'autres experts seront entendus sur ces points dans les prochains jours. Le verdict est attendu le 14 septembre.