Ils défendent la régularité de leur procédure contestée mais ne réclament que des condamnations symboliques : les procureurs du procès Tarnac ont requis mercredi des peines allant d'une amende de 1.000 euros à 4 ans de prison contre les huit membres de la communauté libertaire. Ils sont poursuivis entre autres pour la dégradation d'une ligne SNCF.
Prendre en compte "la personnalité des prévenus". Le procureur Olivier Christen a demandé une peine de 4 ans, dont 42 mois (3 ans et demi) avec un sursis mise à l'épreuve pendant 24 mois, à l'encontre de Julien Coupat. Cette durée couvre les 6 mois de détention déjà effectués par celui que l'accusation a longtemps présenté comme le théoricien du groupe. "Il faut prendre en compte le temps qui est passé, la personnalité des prévenus. Et la société n'aurait rien à gagner à ce qu'ils soient condamnés à des peines qui les ramèneraient en prison", a expliqué le magistrat à l'issue de son réquisitoire. Une peine de deux ans dont 22 mois avec sursis et une mise à l'épreuve de 24 mois ont été requis contre l'ex-compagne de Julien Coupat, Yildune Levy.
Le procureur "incapable de faire une démonstration". Pour Me Jérémie Assous, avocat de Julien Coupat, la peine requise n'a pas de fondement. "Je rappelle quand même qu'on a présenté Julien Coupat comme un dangereux terroriste, et qu'aujourd'hui on requiert contre lui du sursis", s'étonne-t-il au micro d'Europe 1. Singeant la partie adverse, le conseil dénonce : "On s'excuse d'avoir été particulièrement déloyal en ayant recours à des témoins anonymes, qu'on fait ensuite entendre sous leurs vrais noms pour tromper la défense, et il s'avère que ces témoins étaient totalement mythomanes. On peut s'attendre, en quatre heures de réquisitions et en trois semaines de procès, à avoir un début de démonstration. Si on est incapable d'en faire une, on en tire les conséquences et on requiert la relaxe", estime Me Assous.
Une amende requise pour six des huit prévenus. Concernant les autres prévenus, le procureur a requis des peines de six mois de prison avec sursis contre Elsa Hauck et Bertrand Deveaud, poursuivis pour association de malfaiteurs, un an avec sursis contre Christophe Becker et 6 mois avec sursis contre Manon Glibert, tous deux poursuivis pour le recel de documents administratifs volés. Une amende de 1.000 euros avec sursis a enfin été réclamée contre six des huit prévenus.
Un sabotage et des actions violentes. La justice reproche aux principaux prévenus d'avoir, sur le fondement d'une idéologie développée dans un livre qui leur est attribué (L'insurrection qui vient), participé au sabotage d'une ligne SNCF à Dhuisy en Seine-et-Marne et organisé des actions violentes contre des intérêts de l'État, notamment le 3 novembre 2008 lors d'une manifestation à Vichy.