Extraire du lithium en France, c'est la volonté de l'entreprise Imerys. Grâce à la découverte d'un gisement dans l'Allier, elle souhaite pouvoir fournir du lithium pour près de 700.000 batteries de véhicules par an, pendant au moins 25 ans. Et si la réduction de l'impact environnemental d'une voiture électrique par rapport à une voiture thermique, n'est plus à démontrer, la production de lithium reste elle, un point noir de la mobilité électrique.
Alors, la société souhaite être particulièrement exemplaire sur l'extraction de ce métaux. Pour limiter les conséquences sur la nature, la mine de lithium de Beauvoir sera entièrement souterraine. Les roches seront broyées et concassées en sous-sol, de façon à éviter le bruit et la poussière en surface. Leur transport se fera par canalisation et par voie ferrée pour éviter l’utilisation de camions entre la mine et la raffinerie.
"Il n'y a pas de mine propre"
Pour Guillaume Pitron, chercheur associé à l’IRIS et auteur de La guerre des métaux rares, l’industrie minière reste polluante. Mais elle l’est moins en France qu’en Amérique du Sud ou qu’en Chine. "Il n’y a pas de mine propre, ça n’existe pas. En revanche, on peut faire moins sale parce que nos réglementations sont plus strictes pour s’assurer que l’industrie est conforme aux normes environnementales", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Imerys estime les émissions de l’exploitation française à 8 kg de CO2 par tonne de lithium. En Australie et en Chine, elles sont de 16 à 20 kg par tonne.
L’acceptabilité, nerf de la guerre
Mais la probabilité de voir une opposition se constituer localement est forte. L’Europe a connu un précédent particulièrement marquant. Pendant 15 ans, l’entreprise Rio Tinto a voulu ouvrir une mine en Serbie. Tout était prêt sauf les populations locales, qui s’y sont opposées, le joueur de tennis Novak Djokovic à leur tête. En janvier dernier, le projet de 2,2 milliards d’euros a finalement été abandonné.