Le tribunal administratif de Strasbourg a suspendu vendredi le permis d'aménagement d'un viaduc de 470 mètres situé sur le tracé d'un projet de rocade autoroutière controversé à l'ouest de la capitale alsacienne.
Saisis en référé, les juges ont estimé que l'absence "d'étude d'impact actualisée" et "d'avis définitif" des Bâtiments de France étaient de nature "à faire naître (...) un doute sérieux quant à la légalité du permis d'aménager".
"L'arrêté suspendu, dont la légalité n'a pas été jugée au fond, ne concerne pas les travaux en cours, et n'entraîne donc pas l'arrêt du chantier", a réagi Arcos, concessionnaire de l'autoroute, dans un communiqué.
Les travaux ont déjà commencé. L'association Alsace Nature avait introduit une requête à la suite de l'engagement des travaux de déboisement, qui ont nécessité l'évacuation lundi de 150 opposants d'une Zone à Défendre (ZAD) à Kolbsheim, à l'ouest de Strasbourg. "Les insuffisances du dossier en termes d'études d'impact ont été mises au jour. Mais cette décision ne remet malheureusement pas en cause l'abattage des arbres qui va continuer", a expliqué à l'AFP Maurice Wintz, vice-président d'Alsace Nature.
En octobre, Arcos, filiale de Vinci, avait obtenu du préfet le permis d'aménagement du viaduc, qui doit passer en bordure de la ZAD et du château de Koblsheim, où les coupes ont démarré mercredi malgré des tensions quotidiennes entre gendarmes et opposants. Le projet de Grand contournement ouest (GCO) a pour but de délester l'autoroute A35 en absorbant le trafic du nord au sud de l'Alsace. La mise en service de cette rocade de 24 km, essentiellement payante, est prévue en 2021.