Une quinzaine de femmes, victimes de prothèses mammaires qu'elles jugent défaillantes, ont décidé de porter plainte au pénal, annonce Le Monde. Mercredi et jeudi, les pôles de santé publique des tribunaux de Paris et de Marseille ont été saisis de deux séries de plaintes pour "blessures involontaires", "tromperie", ou encore "mise en danger de la vie d’autrui".
Mesures de protection insuffisantes. Une première série de plaintes a été déposée contre X mercredi à Paris pour "mise en danger de la vie d'autrui". Les deux plaignantes reprochent au laboratoire Allergan et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé de ne pas avoir pris des mesures suffisantes pour les protéger au mieux.
Plusieurs cas de lymphomes. Dans une deuxième série de plaintes qui sera déposée jeudi à Marseille, onze femmes, âgées de 25 à 45 ans, ont été atteintes pour la plupart d'un lymphome (cancer du système lymphatique) depuis qu'on leur a implanté des prothèses mammaires. Ainsi, une des plaignantes, âgée de 42 ans, souffre de ce cancer depuis 2007 quand, après un choc banal, sa prothèse mammaire s'est rompue, laissant le liquide de l'implant se répandre dans ses tissus. Aujourd'hui handicapée à 80% et obligée de suivre des chimiothérapies, elle n'a jamais été informée des risques encourus lorsqu'elle a eu recours à la chirurgie esthétique, selon son conseil.
Vers la désignation d'un juge d'instruction ? Les avocats souhaitent désormais la désignation d'un juge d'instruction mais leur tâche s'annonce ardue. Le droit pénal n'est en effet pas bien adapté aux dossiers portant sur la santé. De plus, il va leur falloir démontrer le lien entre les lymphomes et les implants. La justice, elle, exige des vérités scientifiques certaines à 100%.