Va-t-on enfin pouvoir danser en boîte de nuit cet été ? Selon le ministre de la Santé Olivier Véran, plusieurs solutions compatibles avec les contraintes sanitaires sont sur la table pour pouvoir les ouvrir dès le début de l’été. Emmanuel Macron doit en dessiner les contours le 21 juin. Certains arbitrages devront être faits concernant le recours au pass sanitaire, le port du masque ainsi que la jauge d'ouverture. Les professionnels sont plus que sceptiques sur ces mesures qui pourraient désinciter les potentiels clients à venir, même si les établissements rouvraient.
Les jeunes trop peu vaccinés ?
Le plus probable est que l’on soit obligés de présenter un pass sanitaire avant d’entrer en boite de nuit. Pour les professionnels du secteur, c’est utopique et personne ne viendra. D'abord parce que ce sont surtout les jeunes qui se rendent en discothèque. Or seulement 8 % des 18/29 ans sont totalement vaccinés contre le Covid. Donc impossible pour les autres d’aller danser en club au débotté. Ils devront prévoir de faire un test antigénique avant leur soirée ce qui n'est pas très contraignant mais pourrait freiner certains clients potentiels.
Le risque est aussi qu'ils se rendent dans d’autres lieux festifs qui ne sont pas concernés par le pass sanitaire. Pour Patrick Malvaës, président du syndicat des discothèques, "on va pouvoir continuer à danser dans les bistrots, les bars à ambiance musicale, les discothèques qui ne portent pas leur nom, dans les clubs de plage... mais pas dans les discothèques. Il faut arrêter de se moquer du monde", dénonce-t-il.
"Il n'y’a plus de fête avec un tel protocole"
Autre contrainte et pas des moindres, celle du masque. Il serait obligatoire même pour danser. De plus, pour consommer, il faudra être assis, interdiction aussi d’aller dans les fumoirs, qui seront fermés. Enfin, reste la question de la jauge. Elle serait limitée à 65% en juillet puis 85% en août, ce qui signifie des rentrées d'argent en moins.
Pour Thierry Fontaine, qui s’occupe de la branche nuit au syndicat hôtelier l’UMIH, c’est intenable. "Déjà il n'y’a plus de fête avec un tel protocole. Je vais même dire, si le gouvernement recherche une discothèque-test, qu’il aille dans une prison de haute sécurité", tacle-t-il sévèrement.