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Lionel Gougelot (envoyé spécial à Charleroi), édité par Solène Leroux , modifié à
Charleroi rase la maison de Marc Dutroux. C'est dans le quartier de Marcinelle que Sabine Dardenne et Laetitia Delhez ont été découvertes et sauvées de justesse en août 1996. Quatre autres fillettes ou adolescentes n'ont pas eu cette chance, notamment Julie et Mélissa, enlevées en 1995, abandonnées et mortes de faim dans la cave.
REPORTAGE

Vingt-six ans après, la ville de Charleroi décide de raser la maison de Marc Dutroux. Une maison de l'horreur où le monstre a séquestré et même emmuré certaines de ses jeunes victimes. C'est à Marcinelle, quartier de Charleroi, que Sabine Dardenne et Laetitia Delhez ont été découvertes et sauvées de justesse en août 1996. Quatre autres fillettes ou adolescentes n'ont pas eu cette chance, notamment Julie et Mélissa, enlevées en 1995, abandonnées et mortes de faim dans la cave. Les ouvriers ont entamé mardi les travaux de démolition de cette maison de briques rouges de deux étages.

Un vrai soulagement

C'est l'effacement d'un symbole de l'une des pages les plus sombres de l'histoire de la Belgique, au grand soulagement des habitants du quartier rencontrés par Europe 1. Hildegarde a suivi avec apaisement les premières opérations de démolition de cette maison maudite.

Même si elle n’est venue vivre ici que quelques années après l'affaire Dutroux, la mère de famille, habitante de cette rue en bordure de la voie ferrée, reste très marquée par la tragédie. "Quand je passais devant, ça me donnait des frissons, j’avais l’impression de 'sentir' quelque chose", assure-t-elle au micro d'Europe 1. "Ces gamines qui sont mortes de faim... C'était vraiment l’horreur, donc ne plus voir cette maison-là, ça va soulager tout le monde dans le quartier."

Un jardin en mémoire à la place

Une maison qui sera en fait déconstruite presque brique par brique. À la place, un jardin de la mémoire sera érigé en hommage aux fillettes, un site conçu en concertation avec les parents. "C'était un long débat puisque ça fait 25 ans donc on a voulu prendre le temps, réfléchir avec les parents et finalement le projet d'un jardin de la mémoire, d'un lieu fleuri, d'un lieu naturel avec un socle en briques vernissées blanches aux couleurs de la pureté, de l'innocence et de l'enfance, a été très bien accepté par les riverains et les voisins", raconte Paul Magnette, maire de Charleroi.

Pour certains, comme Steeve, c'est un projet qui vient un peu tard. "C’est un peu déplorable qu'il ait fallu autant de temps pour démolir cette maison, il aurait fallu qu’elle soit détruite plus tôt", persiste-t-il.

"Maintenant, le fait de faire quelque chose qui permettra de rester dans les mémoires et ne pas oublier ce qu'il s’est passé, c’est cela le plus important", concède le Carolorégien. Seules la cave de maison et la cachette où étaient séquestrées les jeunes victimes seront préservées, pour permettre si besoin de futures investigations de police scientifique, là encore à la demande des parents.