Quand la crise du logement entraîne des PSE et des suppressions d'emploi
Pour tenter d'endiguer la crise du logement, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé jeudi le déblocage d'une enveloppe de 500 millions d'euros et un nouveau plan de rachat de logements aux promoteurs par les bailleurs sociaux. Néanmoins, cette crise commence à s'étendre à l'emploi dans le secteur.
Vendredi, la Fédération des promoteurs immobiliers a voulu chiffrer la crise du logement, et le résultat n'est pas très bon. En 15 ans, jamais aussi peu de logements neufs ont été mis en vente en France. Moins 50 % au troisième trimestre et des ventes effectives en chute libre également avec moins 30 %. La crise elle, dure depuis plusieurs mois et elle s'étend désormais à l'emploi et les entreprises du secteur se mettent à licencier.
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Des PSE en préparation
Il y a quelques mois, la Fédération des promoteurs immobiliers anticipait la suppression de 300.000 emplois dans le secteur d'ici à 2025. Malheureusement ces prévisions se confirment. Le président de la fédération, Pascal Boulanger, note que beaucoup de postes ne sont plus renouvelés. "Pour l'instant, c'est plutôt chez les professions à col blanc comme les notaires, promoteurs ou architectes. Les ouvriers du bâtiment ne sont pas encore touchés, mais ils le seront malheureusement dans un peu plus de six mois. Certains de mes confrères adhérents me remontent qu'ils sont en train de préparer des PSE", confie-t-il au micro d'Europe 1.
Des plans de sauvegarde de l'emploi qui devraient se multiplier avec des défaillances d'entreprises déjà en hausse, selon une étude Allianz. Elles ont augmenté de 36 % en un an dans le secteur de la construction. Alors, pour tenter d'éviter le pire, des patrons se concentrent sur l'essentiel en situation de crise : trouver des clients. C'est le cas de Yannick Borde qui dirige le groupe immobilier Procivis dans l'ouest de la France.
"Sur les équipes de développement, on ne renforce pas. On essaye de renforcer les équipes commerciales, parce que ça reste le nerf de la guerre. On est en train de s'interroger sur nos chargés de locations". Les agences immobilières n'échappent pas non plus à la crise. Ces 12 derniers mois, 600 à 700 agences ont mis la clé sous la porte.