Un tiers des français sont tombés amoureux au travail et sont restés dans cette relation affective plusieurs années, selon le moteur de recherche d’emploi Adzuna.fr. Plus de la moitié sont même restés ensemble plus d’un an, c’est dire que la vie privée et la vie professionnelle peuvent se retrouver imbriquées.
C’est d’ailleurs très souvent le cauchemar des employeurs qui craignent que la relation finisse mal et que le malaise créé par la rupture rejaillisse sur la qualité du travail, sans oublier l’intérêt suscité par la romance sur les collègues dans l’entreprise. L'avocat Roland Perez a évoqué cette épineuse question, samedi sur Europe 1.
Une romance qui peut mal tourner
Les juges suprêmes ont eu à connaitre à plusieurs reprises d’affaires ou l'un des salariés, voire parfois les deux concernés par la relation amoureuse, ont été licenciés. Ayant contestés leur licenciement au nom du respect de la vie privée, la Cour de cassation a dû trancher. Il y a près de 10 ans, un formateur dans une banque fait la connaissance d’une collègue dont il s’éprend. Une relation amoureuse s’installe et avec elle des phases de ruptures et de reprises de l’histoire amoureuse.
Mais un beau jour, la relation amoureuse tourne vraiment mal au point que le formateur espionne sa collège au moyen d’une balise GPS qu’il installe à son insu, dans sa voiture personnelle, pour connaitre tous ses déplacements. Et via la messagerie professionnelle de la banque, il lui envoie des messages plutôt très privés alors qu’il semblerait que la collègue en question lui ait signifié clairement la rupture de leurs relations amoureuses. Quand l’employeur découvre les mails et surtout le GPS espion, il licencie sur le champ le salarié.
Un licenciement injustifié pour la Cour de cassation
Si le conseil des prud’hommes donne raison à l’employeur, la cour d’appel et la Cour de cassation appelées à rejuger de l’affaire, estiment quant à elles, le licenciement injustifié. La Cour de cassation, qui a confirmé la décision de la cour d’appel, estime que les faits concernent la vie privée des salariés.
D’ailleurs le GPS a été installé non pas sur un véhicule de la société mais dans le véhicule privé de la collègue. Et il y avait juste eu deux courriels intimes échangés sur la messagerie professionnelle et cela n’avait aucunement affecté la bonne marche de l’entreprise.