Le grand saut dans l’inconnu. C’est ce qu’ont vécu les 12 millions d’élèves qui ont mis les pieds à l’école en ce jour de rentrée scolaire. Mais forcément, pour les "plus petits", l’angoisse est beaucoup plus prenante que chez "les grands". Les pleurs accompagnent ainsi souvent les écoliers de petite section maternelle. Et l’anxiété de leurs propres parents, parfois tentés de revenir avec leurs enfants à la maison, ne résout pas forcément le problème. Alors, que faire si mon enfant ne cesse de pleurer ? Daniel Tramony, vice-président de l’Association Française des Psychologues de l’Education national nous éclaire.
Quels sont les bons gestes à avoir si mon enfant pleure ?
L’enfant est une éponge psychique. Il capte l’anxiété de ses parents. Il faut donc que ces derniers montrent à l’enfant qu’ils ont confiance dans l’école à qui il le confie. L’idéal, c’est donc de lui faire rencontrer les maîtresses et maîtres avant le jour j, de faire plusieurs fois le trajet de l’école. Lorsque que la rentrée arrive, il faut lui parler et le rassurer, lui dire que ça ne va durer qu’un temps. Ensuite, je sais que c’est difficile avec les mesures de sécurité, mais le mieux reste de l’accompagner jusque dans la classe. Il ne faut pas que cette séparation devienne une rupture, il faut qu’elle se fasse en douceur. Ainsi, certains préfèreront peut-être avoir un mi-temps pour s’habituer à l’école. Mais, il n’y a pas de loi.
Que faire si mon enfant pleure toujours plusieurs jours après la rentrée ?
S’il continue de pleurer, il y a alors une problématique d’adaptation. Si au bout de 15 jours/1 mois, l’enfant pleure toujours, il faut en parler avec la maîtresse voire avec un psychologue scolaire. La plupart sont là dans les classes des petits pendant la rentrée. L’adaptation est très importante, tout se rejoue à chaque rupture, entre la maternelle et la primaire, la primaire et le collège et le collège et le lycée. Toutes ces charnières sont à surveiller. Si la première ne se passe pas bien, on peut imaginer qu’il puisse y avoir une répétition. Il faut donc beaucoup de vigilance et beaucoup d’amour !
Est-ce que l'on a observé au fil des années une évolution du comportement des enfants ?
Non. Selon mon expérience, les petits pleurent de moins en moins. Sans doute parce que les parents vivent moins en noyau familial et acceptent plus facilement de se séparer de leur enfant. Il faut aussi savoir que la plupart des enfants, sauf exception, vont très vite s’arrêter de pleurer. La maîtresse va vite les interpeller, leur montrer un jeu…