Ce mardi se tient la "Journée pour un internet sans crainte" (Safer Internet Day), une journée mondiale qui existe dans 200 pays. L'accent est notamment mis sur la sécurité des enfants et des jeunes sur internet. L'occasion d'aider les parents à s'y retrouver alors qu'ils sont près d'un sur deux à ne pas se sentir assez accompagnés pour réguler le temps passé devant les écrans par leurs enfants, selon une étude Ipsos réalisée pour l'occasion.
Il existe de nombreux outils de contrôle, mais cela nécessite forcément de prendre du temps. Rien ne se fera sans un réel investissement des parents explique Thomas Rohmer, fondateur de l'Observatoire de la Parentalité et de l'Éducation Numérique, qui cite notamment le dispositif Family Link de Google. "On n'installe pas ce genre d'outil en une heure, mais je pense que le jeu en vaut la chandelle". L'étude menée par Ipsos pour cette journée mondiale démontre que les parents sont très inquiets. Thomas Rohmer, comme de nombreux spécialistes du sujet, ajoute d'emblée "qu'en aucun cas, ces outils ne peuvent se substituer à l'accompagnement parental d'une part, et à la vigilance des parents d'autre part".
Paramétrer selon l'âge de votre enfant
Avec Family Link, les parents de jeunes enfants ou d’adolescents peuvent définir des règles de base concernant l’utilisation des appareils de la maison. Par exemple, définir des durées limites d’utilisation d’internet ou choisir l’heure de coucher à partir de laquelle les appareils sont automatiquement verrouillés.
Et désormais, tous les acteurs de la tech proposent des garde-fous : Apple permet, par exemple, grâce à l'outil "Focus" d'empêcher les notifications des réseaux sociaux pendant que votre enfant travaille sur ordinateur. Avec YouTube Kids, les parents peuvent choisir les contenus auxquels leurs enfants auront accès sur l’application grâce à la création de playlists personnalisées, et définir une durée de visionnage. Instagram et TikTok ont également des règles d'utilisation précises pour paramétrer l'usage autorisé à votre enfant. Un rappel tout de même : les règles européennes interdisent l'accès à tout réseau social avant l'âge de 13 ans. Ce qui dans les faits semble loin d'être respecté, ou connu des parents.
Les opérateurs télécoms et le gouvernement jouent aussi le jeu
Toujours dans cette logique d'accompagner les parents, la Fédération Française des Télécoms publie ce mercredi le guide Comment accompagner et protéger votre enfant sur internet. On y retrouve 19 pages de conseils et des clés pour mieux comprendre ce qui attend votre enfant sur les réseaux sociaux, et plus généralement en ligne. Un enjeu de société pris au sérieux par le gouvernement qui vient également de lancer le premier "campus de la parentalité numérique".
Partant du constat que désormais les enfants ont leur premier smartphone à neuf ans en moyenne, le secrétaire d'État à l'Enfance et aux Familles a annoncé le lancement du site jeprotegemonenfant.gouv.fr, construit avec les acteurs du numérique : réseaux sociaux, éditeurs de système d’exploitations, constructeurs de terminaux, plateformes de vidéo à la demande, télécoms, éditeurs de jeux vidéo, chaînes de télévision ou encore associations. Il centralisera l’ensemble des ressources disponibles destinées aux parents et des formations gratuites seront également proposées aux parents.