Une attaque s’est produite vendredi matin à Paris, près des anciens locaux du journal satirique Charlie Hebdo, dans le 11e arrondissement, rue Nicolas-Appert. Un homme a agressé deux personnes à l'arme blanche, deux salariés de la société de production Premières Lignes Télévision, les blessant sérieusement. Un premier suspect a été interpellé dans le quartier de Bastille et a, selon nos informations, reconnu être l'agresseur. Une seconde personne a également été placée en garde à vue dans la foulée, puis cinq autres en fin de journée, lors d'une perquisition à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Le parquet national antiterroriste a annoncé avoir été saisi. À la suite d'une perquisition, plus tard dans la journée, cinq autres hommes ont été placés en garde à vue.
Que s’est-il passé ?
La scène s’est produite vendredi vers 11h45, rue Nicolas Appert, près des anciens locaux de Charlie Hebdo, où se situe désormais Premières Lignes Télévision, la société de production à l’origine de Cash Investigation, l’émission d’Elise Lucet diffusée sur France 2. "On a entendu les cris d’une jeune femme, et en regardant par la fenêtre on a vu qu’elle était grièvement blessée. Mais l’agresseur n’était plus là", rapporte au micro d’Europe 1 Bernard Nicolas, l’un des journalistes de Premières Lignes Télévision. Un homme a également été attaqué. Dans les deux cas, il s’agit de salariés de la société de production.
Le parquet national antiterroriste a annoncé être saisi d'une enquête pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste". Celle-ci a été confiée à la brigade criminelle et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Les deux individus sont en garde à vue au sein de la section anti-terroriste de la brigade criminelle.
Que sait-on des victimes ?
Un premier bilan de la préfecture de police a fait état de quatre blessés, dont deux en "urgence absolue", avant d'être revu à la baisse à deux blessés graves. "Ce sont deux membres du personnel : une jeune femme qui travaille à l’accueil, et un responsable de post-production. Ils étaient en train de fumer une cigarette à l’extérieur lorsqu’ils ont été agressés", poursuit Bernard Nicolas. "Ce sont des images assez terrifiantes, des visages en sang. C’était impressionnant."
Le pronostic vital des deux victimes n’est pas engagé, précise encore la préfecture de police, ce qu'a confirmé le Premier ministre, Jean Castex, dépêché sur place. "Personne ne peut entrer dans les locaux sans le code d’entrée. Je pense que l’agresseur attendait que quelqu’un sorte et, un peu au hasard, a frappé", ajoute Bernard Nicolas.
Que sait-on du principal suspect ?
Le principal suspect a été interpellé peu de temps après les faits dans le secteur tout proche de la place de la Bastille, avec de nombreuses traces de sang sur lui. Âgé de 18 ans, né au Pakistan, le jeune homme est connu des services de police : il a été arrêté en juin dernier à la Gare du Nord avec une arme blanche sur lui. Mineur à l'époque, il avait écopé d'un rappel à la loi, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, invité du JT de 20h sur France 2. En revanche, les services de renseignements n'avaient jamais entendu parler de lui.
Par ailleurs le suspect, "arrivé en France en août 2018 ne présentait aucun signe de radicalisation" a affirmé le conseil départemental du Val-d'Oise, qui l'a pris en charge via l'aide sociale à l'enfance. D'après nos informations, il a reconnu être l'auteur de cette double agression à l'aide d'une feuille de boucher.
"J’ai vu certaines personnes rentrer dans le métro en courant et d’autres courir derrière, et je me suis dit 'peut-être que c’est lui'", a indiqué Mohamed, un témoin, sur Europe 1. "Et là j’ai vu une machette pleine de sang, enfin ce n’était pas une machette, c’était une petite hache comme celles qu’on utilise en cuisine, et j’ai tout de suite compris."
Que sait-on des six autres personnes interpellées ?
Peu après 14 heures, un deuxième suspect a été arrêté dans une station de métro toute proche. Né en Algérie et âgé de 23 ans, il pourrait être lié au principal suspect mais les enquêteurs se montrent prudents sur son éventuelle implication.
Cinq hommes, nés entre 1983 et 1996, ont également été placés en garde à vue plus tard dans la soirée. D'après une source judiciaire, ils ont été interpellés à Pantin, en Seine-Saint-Denis, par les enquêteurs lors d'une perquisition à l'un des domiciles supposés du principal suspect de cette attaque.