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Justin Morin, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Dans le viseur de Gérald Darmanin, pour "l'ensemble de son œuvre", selon les mots de l'entourage du ministre, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) est une association dont le but affiché est de lutter contre les discriminations contre les musulmans. Mais les positions prises par le CCIF ces dernières années laissent planer le doute sur ses intentions.
DÉCRYPTAGE

Il a été montré du doigt par Gérald Darmanin. Trois jours après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorinele ministre de l'Intérieur a indiqué lundi matin sur Europe 1 que "51 structures associatives verront toute la semaine un certain nombre de visites des services de l'État". Il a aussi affirmé sa volonté de voir dissout le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), une association créée en 2003 qui vise selon ses statuts à lutter contre toute forme de discrimination à l’encontre des musulmans parce qu’ils sont musulmans. 

Recenser les actes islamophobes

Composé d'une dizaine de salariés, le CCIF se présente comme n'importe quelle autre association anti-raciste. Son but affiché est de recenser les actes islamophobes qu'elle juge sous-estimés et d'accompagner juridiquement les victimes. Bien identifié sur les réseaux sociaux, elle traite une dizaine de signalements par jour. 

Des positions qui laissent planer le doute

Mais c'est bien ce comité qui est dans le viseur de Gérald Darmanin, pour "l'ensemble de son œuvre" selon les mots de l'entourage du ministre. Ces dernières années, les positions du CCIF ont laissé planer le doute sur ses intentions. En 2015, après l'attentat de Charlie Hebdo, le CCIF apporte son soutien à des imams controversés visés par des perquisitions. Plus tard, en plein débat sur le burkini, elle promet d'attaquer en justice tous les arrêtés municipaux interdisant ce maillot de bain qui couvre quasiment tout le corps.

"Nous au CCIF on se bat pour les libertés", justifie au micro d'Europe 1 Jawad Bachare, directeur du collectif. "Sur le débat idéologique, il ne nous appartient pas de nous prononcer." 

Selon ce dernier, "il n’existe aujourd’hui aucune base pour justifier" la dissolution du Collectif contre l'islamophobie en France. Il avance même que la communication "gouvernementale n'a rien d'étonnant, puisqu'il est dans la continuité du discours d'extrême droite". Et d'enfoncer le clou : "l'attitude du gouvernement vise à restreindre les libertés du CCIF qui est une association anti-raciste, apolitique, et areligieux".