Une simple photo de Marcus Thuram aura réussi à mettre sous les feux des projecteurs, un phénomène passé jusqu'ici, quasiment inaperçu du grand public. Sur les réseaux sociaux, l'attaquant de l’équipe de France se montre dans l'avion pour le Qatar avec dans sa main une petite boîte blanche : une boîte de Snus. Ce petit objet contient du tabac à sucer. Une pratique venue tout droit de Suède et qui cartonne auprès des plus jeunes, même s'il est illégal de s'en procurer en France.
Un tabac discret
Pourtant, il suffit de se rendre devant un lycée pour comprendre à quel point ce produit est très répandu. "J’ai plein de potes qui en prennent", explique un lycéen au micro d'Europe 1. "Mes copines et moi on a jamais touché à ça, mais des gens que je connais, ils ont déjà pris ça", explique une de ses camarades un peu plus loin.
Car le secret du Snus, c'est sa ressemblance à un petit sachet de thé. Cela permet ainsi au consommateur d'être plus discret qu'avec une cigarette à la bouche. Mais à l'intérieur du sachet, on retrouve du tabac. Pour le consommer, on le cale entre ses gencives et sa lèvre, comme du tabac à chiquer, puis la nicotine fait son effet, et rentre dans le sang.
Multiplication des risques de cancer
Si cette pratique entraîne moins de dommages sur les voies respiratoires que fumer des cigarettes, elle est tout de même très dangereuse pour la santé, indiquent les spécialistes. "Ça va entraîner des dégâts au niveau de la muqueuse buccale avec des déchaussements des dents, avec des rétractions gingivales, avec des cancers de toute la sphère buccale, des cancers au niveau de l’œsophage et puis des atteintes du pancréas, des diabètes plus fréquents, etc", insiste le président de l'Alliance contre le tabac, Loïc Josseran.
"Donc, ce n'est pas un produit anodin", explique-t-il. Autre danger, l'addiction à la nicotine. Selon les experts, le Snus est une porte d’entrée vers le tabagisme, un consommateur ayant trois fois plus de risques que les autres de devenir fumeur.