Il a été choisi par Emmanuel Macron pour prendre la suite de Guillaume Pepy. Jean-Pierre Farandou, ce "cheminot première langue" comme il se qualifie, va donc prendre officiellement, dans la journée de jeudi, la tête de la SNCF.
Un cheminot pur jus
Après avoir longtemps cherché un profil extérieur - un cabinet de chasseur de têtes avait même été mandaté -, Emmanuel Macron a finalement changé son fusil d'épaule en prenant un pur produit de la maison. Cet ingénieur des Mines est entré à la SNCF en 1981 en tant que chef de gare à Rodez, avant de grimper tous les échelons. Il devient chef de projet du TGV Paris-Lille, fondateur de Thalys, directeur aux ressources humaines, directeur de la région Rhône-Alpes et de Keolis Lyon et directeur de la branche SNCF Proximités (Ile-de-France, TER et Intercités).
Un nouveau patron habitué à la concurrence
Depuis 2012, ce Bordelais de 62 ans était le patron de Keolis, filiale de la SNCF qui opère des réseaux de bus et de tram dans de nombreuses villes françaises, mais aussi de trains à l'étranger, au Pays de Galles ou dans la banlieue de Boston. Jean-Pierre Farandou, c'est l'homme qui a donc gagné de nombreux contrats, comme le métro automatique de Shanghai, une expérience qui sera précieuse avec l'arrivée de la concurrence dans le ferroviaire.
Car sa principale mission sera justement de préparer l'entreprise à tous les changements liés à la réforme ferroviaire, votée en juin 2018, et qui prendra effet dès 2020. Au moment où tous les syndicats de la compagnie dénoncent le malaise social en interne - restructurations, suppressions de postes, fin du statut - il devra les convaincre. Ces derniers étant partagés entre ceux qui louent son profil social, et ceux qui lui trouvent comme principal défaut d'être le candidat souhaité par Guillaume Pepy.