À la veille de l'ouverture du Salon de l'Agriculture 2023, un nouveau défi attend le monde rural : la moitié des agriculteurs a plus de 50 ans. Pourtant, les métiers agricoles attirent de nouveaux profils. À Rennes, un campus spécialisé dans la formation aux métiers agricoles, appelé "The Land", accompagne chaque année près de 1.500 étudiants… Parmi eux, des anciens cadres, au profil urbain, en reconversion professionnelle, rencontrés sous la serre, au cours d’une séance de maraîchage.
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"J'ai décidé de privilégier ce que j'avais envie de faire", affirme d’emblée Christelle, 50 ans et ancienne fonctionnaire. Elle tapote la terre autour de feuilles de menthe, en écoutant son formateur. "Il faut faire attention au niveau dans le pot", met en garde celui-ci. Christelle reprend : "Je sais bien qu'à 50 ans, ça va être compliqué au niveau de la force physique...", confie-t-elle. "Mais en ayant les bons gestes et la bonne posture, en écoutant son corps, on peut arriver à aller plus loin".
"Je me réveille tous les matins dans un endroit qui est magnifique"
Florence, 36 ans, ex-chargée de communication, sourit derrière son ordinateur. Elle travaille son business model pour son élevage de chevaux. "Économiquement, je ne pourrais pas dire que je suis riche… Par contre, je pense que je me réveille tous les matins dans un endroit qui est magnifique, et que j'ai la chance de réaliser mon rêve", assure-t-elle.
Jean-Marc Esnault est président du campus rennais "The Land" où deux tiers des stagiaires en formation sont des citadins en reconversion, contre un tiers il y a environ cinq ans. "Ils s’orientent plutôt sur des productions un peu atypiques, comme les plantes médicinales ou aromatiques, et plutôt sur des petites superficies, de moins de dix hectares", commente-t-il.
Prendre des risques pour donner du sens à son métier
Dans un local juste derrière, enfin, Simon apprend à cultiver des champignons. Le jeune homme ouvre une sorte de chambre froide, fermée par une fermeture Éclair… "On cherche vraiment à reproduire l'environnement sous-bois, très, très humide", explique-t-il. Cet ancien ingénieur en informatique de 29 ans, qui travaillait chez Alstom avant la pandémie, s’intéresse désormais aux pleurotes. Il le dit lui-même : il prend des risques, certes, mais c’est pour donner un sens à son métier.