Le pape François est attendu vendredi à Marseille pour une visite de deux jours consacrée à la Méditerranée et au défi migratoire, dans un contexte d'hostilité croissante envers les candidats à l'exil au sein d'une Europe tentée par le repli. Ce voyage est à l'image de ce pape jugé clivant, y compris chez certains catholiques. Avec ses prises de positions tranchées sur des sujets comme les migrants, l'écologie ou la place des femmes dans l'Église, il déroute ou interroge une partie des croyants qui le trouve parfois trop progressiste ou pas dans son rôle.
Un pape trop politique ?
Frédéric, 70 ans, se définit comme un catholique traditionnel. S'il respecte le pape François comme chef de l'Église, Frédéric a tout de même de sérieuses réserves sur ses prises de position. "Il est très déroutant. Pourquoi ? Parce que c'est un progressiste, c'est tout ! Et moi ça ne me convient pas. Benoit XVI, Jean-Paul II, ça c'étaient des papes !", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Le sentiment est un peu le même chez Liliane, souvent désarçonnée par ce pape trop politique à son goût : "Il ne s'occupe pas trop de ce dont il devrait s'occuper. Il fait plus de politique que ce qu'il devrait faire. Il intervient sur les migrants, chose qu'il ne devrait pas faire. Je suis désolée mais il n'a pas à prendre parti. Il devrait rester dans son rôle. Qu'il ne s'occupe que de religion !"
Un regard actuel sur le monde
Tout le monde n'est pas de cet avis. Pour certains catholiques comme Bernard, François a le grand mérite d'affronter les réalités actuelles : "Les papes ont chacun leur valeur propre. Mais celui-là, quand même, il met le doigt sur les difficultés du monde d'aujourd'hui, il a ce courage-là. C'est quand même un sacré bonhomme !"
Un pape dont finalement tout le monde, partisans, ou croyants plus critiques, s'accorde à dire qu'il aura marqué l'Église et son époque.