La généralisation à tout le territoire des radars embarqués dans des voitures conduites par des chauffeurs privés ne devrait pas voir le jour, d'après Le Parisien. Depuis avril 2018, ce dispositif qui permet de contrôler la vitesse en circulation sans que les automobilistes ne s'en rendent compte, était testé sur les routes de Normandie.
Et après un an d'expérimentation, les chiffres sont sans appel. Dans le département de la Manche, par exemple, sur les trois premiers mois de l'année, ces matériels embarqués n'ont flashé que 965 fois, soit à peine plus de dix fois par jour. Pourtant, les automobilistes du secteur n'ont pas vraiment levé le pied. Dans le même temps, le nombre total d’excès de vitesse enregistrés dans le département a augmenté de moitié.
"La technologie n'était pas au point"
Pour Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière, il y a un problème et il est technique. "La délégation interministérielle a cru bon d'ajouter la reconnaissance des panneaux, ce qui pour nous était une erreur puisque la technologie n'était pas au point. Ce n'était pas le moment d'ajouter cette difficulté", explique-t-elle sur Europe 1. Cette lecture automatique des panneaux de signalisation avait pour objectif de permettre au dispositif de s'adapter en temps réel aux différentes limitations de vitesse. Sur les radars mobiles normaux, c'est le fonctionnaire de police qui règle manuellement la vitesse à partir de laquelle l'appareil commence à flasher.
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A l'inverse, Pierre Chasseray de l'association 40 millions d'automobilistes, se réjouit de cet échec : "C'est une excellente nouvelle. Peut-être que l'on va pouvoir mettre fin à cette mesure qui était d'une stupidité sans nom. Confier la sécurité routière à des sociétés privées, on aura tout vu ! C'est vraiment la preuve que l'on cherchait avant tout à faire de l'argent plutôt que de la sécurité."
Un dispositif que les amendes ne suffisent pas à amortir
Cette sous-traitance coûte justement très cher, 120.000 euros par an pour chacune des 26 voitures banalisées appartenant à des sociétés privées. Et au vu du faible nombre de verbalisations, le montant des amendes ne suffit même pas à rembourser cette somme.