Comment parvenir au pardon. Après les conclusions du rapport Sauvé, qui a estimé à 330.000 le nombre de mineurs victimes d'abus sexuels de la part de religieux, l'Église cherche à indemniser toutes ces victimes et doit donc trouver de l'argent, 20 millions d'euros précisément. C'est pourquoi elle projette de mettre en vente des biens de prestige et des biens immobiliers. Les différents diocèses sont d'ailleurs actuellement en train de faire leur inventaire.
Des legs de prêtres, la vente d'une maison de 250 mètres carrés...
Par exemple, celui d'Évreux, dans l'Eure, aurait déjà versé plus de 70.000 euros, une somme de legs de prêtres reconnus coupables de délits ou de crimes sexuels. Les diocèses de Toulouse ou Rennes cèdent, eux, des pierres. L'évêque de Créteil devrait aussi participer à hauteur de 200.000 euros après la vente de sa maison de 250 mètres carrés. Paris, le diocèse le plus riche de France, a déjà contribué pour deux millions d'euros. Ce dernier s'appuie notamment sur les loyers que son association immobilière reçoit.
"Les évêques ont décidé d'être au rendez-vous"
Quant à la maison de la Conférence des évêques de France, située sur la très chic avenue de Breteuil à Paris, elle sera vendue si nécessaire, précise Hugues de Woillemont, le secrétaire général de la Conférence, au micro d'Europe 1. Il est confiant sur le rassemblement des sommes réclamées par les victimes. "Nous ne savons vraiment pas le nombre de personnes que nous allons recevoir. Ce qui est important, c'est que les évêques ont décidé d'être au rendez-vous de ce que demanderont les personnes victimes", affirme-t-il.
Le cap des 20 millions d'euros pour janvier
Et le secrétaire général de la Conférence des évêques de France de poursuivre : "S'il y a besoin de plus de 20 millions (d'euros), le fonds fera à nouveau appel aux évêques et aux diocèses pour contribuer au financement de ce fonds". Cette somme de 20 millions d'euros correspond au montant que doit trouver l'Église d'ici au mois de janvier pour indemniser les victimes, pour financer des actions de prévention et mettre en place un lieu de mémoire.
Hugues de Woillemont ajoute que les dons devraient s'accélérer car les diocèses ont eu du temps pour réfléchir aux biens dont ils se sépareraient.