"La rave party de Lieuron est terminée. Elle aura duré 36 heures." Le préfet d'Ille-et-Vilaine, Emmanuel Berthier, semblait enfin pouvoir souffler samedi, après la fin de la fête illégale qui se déroulait depuis jeudi soir dans ce hameau breton situé près de Rennes. Alors que les gendarmes continuaient les verbalisations à la mi-journée et recherchaient toujours les organisateurs de la fête, des questions se posaient sur la stratégie des forces de l'ordre face à cet événement qui a rassemblé jusqu'à 2.500 personnes selon les autorités.
"Une forte concentration de véhicules sur le site, avec un nombre restreint de forces de l'ordre"
Pourquoi a-t-il été impossible d'arrêter l'afflux de véhicules en amont de la première soirée jeudi ? "Les véhicules ont commencé à se déplacer, évidemment, avant le couvre-feu", répond au micro d'Europe 1 le général de gendarmerie Pierre Sauvegrain, samedi. "À l'observation de certains réseaux sociaux et puis par quelques informations, on avait donc plusieurs points de chute à prendre [en compte] concomitamment. Donc les forces étaient réparties sur ces points de chute potentiels, ce qui explique qu'à un moment donné, effectivement, on a eu une forte concentration de véhicules sur le site, avec un nombre forcément restreint de forces de l'ordre."
Comme l'avait expliqué la préfecture d'Ille-et-Vilaine, les gendarmes avaient tenté jeudi soir "d'empêcher cette installation", mais avaient "fait face à la violente hostilité de nombreux teufeurs". Lors de ces affrontements, "un véhicule de la gendarmerie a[vait alors] été incendié, trois autres dégradés et les militaires [avaient] essuyé des jets de bouteilles et de pierres, occasionnant des blessures légères". Rose-Line Prévert, la maire de la commune de Lieuron, avait d'ailleurs souligné qu'il "y avait une disproportion entre le nombre de participants à cette rave party et le nombre de gendarmes sur les lieux. Il y avait un pressentiment qu’il y aurait quelque chose quelque part, mais sans savoir où".
Des renforts ont finalement permis l'évacuation du site
Finalement, les forces de l'ordre avaient préféré boucler la zone, ce qui a permis la verbalisation de plus de 1.200 personnes au dernier comptage samedi vers 11 heures. Des renforts ont également permis d'évacuer le site. L'intervention a été lancée après avoir constaté le départ de quelques véhicules transportant du matériel de sonorisation. Encore recherchés, ils ont réussi à échapper au contrôle.
Le parquet a ouvert une enquête pour "organisation illicite d’un rassemblement festif à caractère musical", "violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique", "dégradation du bien d’autrui en réunion" ou encore "travail dissimulé", "tenue illicite d’un débit de boissons" et "infractions à la législation sur les stupéfiants et notamment la facilitation de l’usage".