"Pas besoin de faire de catastrophisme : la situation est catastrophique." Le climatologue Jean Jouzel tire de nouveau la sonnette d'alarme dans le Journal du Dimanche quant à l'impact du réchauffement climatique sur le mercure. Jean Jouzel explique comment les étés dans l'Hexagone vont être plus chauds dans un avenir proche, avec de lourds impacts sur l'Homme et la société.
Jusqu'à 55°C dans certaines villes. Dès 2050, "les étés caniculaires seraient encore plus chauds (que celui de la canicule de 2003, ndlr), jusqu’à 6 à 8 °C de plus", prévient Jean Jouzel. Le climatologue va encore plus loin et indique que le mercure va grimper à plus de 50°C en France par endroits d'ici 60 ans. "Si rien n’est fait, vers 2075, les maximales journalières seront certaines années plus chaudes de 12 à 13 °C dans l’est de la France, de 8 °C en Bretagne. Et cela sur des températures dépassant déjà 40 °C ! On atteindrait ainsi 50 à 55 °C dans certaines régions", détaille-t-il.
Plus de morts et plus d'incendies. "Si on n’agit pas, la planète se réchauffera en moyenne de 4 à 5 °C d’ici à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle. La limite à ne pas dépasser, c’est + 2 °C. Si on respecte les accords de Paris, on sera entre les deux, entre + 3 et + 3,5 °C", rappelle Jean Jouzel. Selon le climatologue, cette hausse du mercure va entraîner en outre deux problèmes majeurs : une augmentation de la mortalité et des feux de forêt. "Et dans certaines mégapoles comme Paris, des îlots de chaleur urbains se formeront, où le mercure grimpera encore de 6 à 8 °C supplémentaires, entraînant des problèmes de santé accentués en cas de pollution", ajoute-t-il.
"On n'est plus dans le futur". "Le lien avec le réchauffement climatique est certain", assure le climatologue. "Ces catastrophes ont des coûts humains, financiers, en pertes de biens. Je le répète, on n’est plus dans le futur : ce sont les enfants d’aujourd’hui, ceux des cours d’école, qui pourraient subir ces étés à 50 °C", martèle Jean Jouzel, qui prévient : "nous n’avons que trois ans devant nous."