Une course contre la montre est engagée pour identifier le patient zéro, celui à l'origine de la contamination au coronavirus de l'enseignant de l'Oise de 60 ans décédé dans la nuit de mardi à mercredi. En tout, 12 malades ont été identifiés dans le département et 38 au niveau national. Aurélien Rousseau, directeur général de l’agence régional de santé d'Île-de-France, invité de Matthieu Belliard dans la matinale d'Europe 1, nous explique la méthode du "contact tracing", permettant d'identifier la personne à l'origine de la contamination dans l'Oise.
C'est une démarche digne d'une "enquête de police". "Sur chaque cas, il faut remonter l'emploi du temps de la personne, identifier tous les contacts qu'elle a vus, téléphoner à ces gens, faire les mises à l'isolement", énumère-t-il, prenant l'exemple des deux premiers cas de personnes contaminées en France : "Ils sont arrivés à [l'hôpital] Bichât à 18 heures. À 19 heures, il y avait des médecins de l'ARS qui, jusqu'à 3 heures du matin, ont reconstitué leur agenda minute par minute depuis qu'ils étaient à Paris. À qui ils ont serré la main, à quelle distance ils étaient, combien de temps ils ont parlé..."
"Gagner des jours précieux"
Un procédé qui porte ses fruits, selon le directeur régional de l'ARS. "Ça a permis de gagner ces précieux jours depuis le début de l'arrivée du virus et c'est ce qui nous permet, pendant ce temps-là, de nous préparer, de planifier, de préparer le système de santé, de parler avec tous acteurs qui vont être mobilisés", indique-t-il. Avant de conclure : "C'est pour ça que c'est un combat pied à pied mené, notamment dans les ARS, pour identifier les cas".