Milan, Rome ou encore Turin démarrent un nouveau confinement lundi. Par le passé, les situations italienne et française ont connu des évolutions similaires, quoi que décalées dans le temps, et des restrictions relativement identiques. Un an après le début de la pandémie de Covid, l'Italie fait face à une troisième vague tandis que la France est sur un "plateau ascensionnel". Pour Marion Bernard, correspondante à Milan pour I24 News, la différence entre les deux pays se situe dans l'assouplissement qui a été pratiqué chez nos voisins transalpins. Une analyse que partage Olivier Guérin, chef du pôle gériatrie du CHU de Nice et membre du Conseil scientifique.
Des assouplissements plus marqués en Italie...
"L'Italie a fait des stop and go plus marqués, tandis que nous sommes toujours soumis à des mesures de restrictions", explique Olivier Guérin. Marion Bernard le précise, "la grande différence avec la France c'est que, par exemple à Milan, en février, les restaurants avaient rouverts le midi, les clients pouvaient s'installer en salle, le couvre-feu était à 22 heures et pas à 18 heures. Les mesures ont été énormément assouplies".
Ce qui explique que "même si la population ressent un sentiment de lassitude et que tout le monde est un peu éprouvé, on a eu un semblant de vie normale", selon la correspondante de I24 News. Mais cette situation a débouché sur une troisième vague de contaminations, notamment en raison du variant britannique. La France, elle, est pour le moment sur un "plateau haut qui devient ascensionnel", rappelle Olivier Guérin, ce qui peut expliquer des différences dans les mesures prises.
...et un confinement plus strict décidé
En Italie, comme le rappelle Marion Bernard, "la majeure partie du pays passera demain en zone rouge, assimilable à un confinement". Sur ces territoires, il y aura une "interdiction de sortie, à part pour le travail, des raisons de santé ou un motif impérieux, le besoin d'une attestation pour se déplacer" et les commerces seront fermés. Comme le rappelle la correspondante d'I24 News, sous l'air Conte, ancien chef du gouvernement italien remplacé par Mario Draghi, "énormément de commerces restaient ouverts".
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Le nouvel exécutif a durci les mesures et "toutes les écoles ont fermé la semaine dernière. À partir de demain, même les crèches devront fermer leurs portes". Marion Bernard estime toutefois que les Italiens sont "prêts à accepter" un confinement court notamment parce qu'ils ont pu souffler. Le confinement doit durer jusqu'au 6 avril pour le moment. Pour la journaliste, c'est s'il est prolongé que la population risque de moins bien le tolérer. En France, le confinement ne touche pour l'instant que quelques territoires mais l'Île-de-France suscite de plus en plus d'inquiétudes.