"Il a préféré l'enfer de cette liberté sous pression à l'enfer carcéral." Dimanche, au micro de Philippe Vandel sur Europe 1, Frédéric Ploquin, journaliste, écrivain et spécialiste du grand banditisme a tenté d'imaginer la façon dont Redoine Faïd, l'homme le plus recherché de France depuis son évasion il y a 70 jours de la prison de Réau, vivait sa cavale.
"C'est à la seconde près qu'une évasion réussit". "Une cavale, c'est comme une évasion. C'est très millimétré", rappelle le journaliste. "C'est à la seconde près qu'une évasion réussit. À quoi cela sert-il de planifier une évasion aussi complexe, en hélicoptère, si c'est pour se retrouver le bec dans l'eau dans la nature, sans faux papiers, sans outils pour se grimer, sans planque, sans matériel et sans argent ? Ça ne sert à rien", assure-t-il. "D'ailleurs, beaucoup d'évadés sont repris pour cette raison-là. Quand l'évasion est mal préparée, qu'elle est improvisée car elle est opportuniste, elle tourne court très vite", rappelle le spécialiste du grand banditisme.
"Il aime l'adrénaline". Pour faire tomber Redoine Faïd et son plan sûrement savamment construit, la police s'attache, selon Frédéric Ploquin, à mettre la pression sur l'évadé et sur ses proches. Des perquisitions ont ainsi une nouvelle fois été menées, mercredi matin dans l'Oise, ciblant plusieurs des membres de l'entourage familial de Redoine Faïd. "Un homme en cavale vit dans le stress permanent. D'ailleurs, pour lui ça doit être quelque chose d'assez excitant car c'est quelqu'un qui aime l'adrénaline. Pour lui, c'est presque un jeu, un jeu dangereux", estime le journaliste même si Redoine Faïd expliquait dans une interview à Europe 1 en 2010, que la cavale était un enfer. "C'est un enfer qu'il a l'air d'apprécier particulièrement", pointe-t-il. "En tout cas, plus que les quartiers d'isolement en prison."