Le gouvernement doit annoncer lundi son plan pour reformer l’entrée à l’université, alors que des milliers de bacheliers sont refusés chaque année dans les filières saturées. Des pistes de cette réforme ont fuité dimanche dans Le Parisien.
Les pistes à l'étude
Moins de vœux formulés. D’après les pistes de réflexion, les futurs bacheliers ne formuleront plus 24 vœux mais seulement une "douzaine", sur le site Admission Post-Bac (ABP). Moins de vœux, cela implique un meilleur travail d’orientation en amont, pour éviter que les élèves se retrouvent dans des filières qui ne leur correspondent pas. Les vœux ne seront plus classés par ordre de préférence et les bacheliers auront une réponse pour chacun des vœux formulés.
L’avis du conseil de classe. Les professeurs de Terminale donneront leur avis sur les vœux formulés par les élèves : lors du deuxième conseil de classe trimestriel, ils pourront donner un avis plus au moins favorable en fonction des résultats obtenus dans les différentes matières. Cet avis figurera dans le dossier des lycéens et sera transmis aux universités concernées.
Des mises à niveau imposées. Le dernier mot devrait revenir au futur étudiant : il pourra maintenir sa candidature pour une filière dans tous les cas. Mais l’université pourra lui imposer une mise à niveau si besoin, que ce soit via un stage ou des cours supplémentaires.
Une sélection qui ne dit pas son nom ?
"Il pourra trier les étudiants". Si dans ces pistes à l'étude, il n'est à aucun moment question de "sélection" ou de "tirage au sort", dans certaines filières tendues les universités disposeront du dossier des candidats, ce qui pour l'Unef, deuxième syndicat étudiant, laisse entendre qu’il y aura à la marge une sélection des étudiants. "On dira ‘non’ sur dossier, car le président d’université aura les dossiers et les avis de conseil de classe, dont il pourra trier les étudiants et choisir les dossiers qu’il préfère", déplore sur Europe 1 Lila Le Bas, présidente de l’Unef, qui se dit inquiète par les pistes à l'étude.
"C'est une forme de sélection". "Pour nous, c’est une forme de sélection qui va se mettre en place à l’entrée à l’université, car il est écrit que s’il y a trop de demandes par rapport au nombre de places dans les filières sous tension, l’université pourra dire non à l’étudiant. Et dire non, c’est aussi une forme de sélection", regrette encore Lila Le Bas. Mi-septembre, encore 3.000 bacheliers étaient sans affectation dans l'enseignement supérieur.