Les syndicats, qui jouent leur va-tout face au gouvernement à quelques jours d'une probable adoption de la réforme des retraites au Sénat, ont salué mardi une "mobilisation historique", appelant le gouvernement à ne pas y "rester sourd", même si les taux de grévistes restaient un peu en deçà des records. La sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites en France a réuni mardi 1,28 million de manifestants selon un comptage réalisé par le ministère de l'Intérieur et 3,5 millions selon le syndicat CGT, soit davantage que le record du 31 janvier.
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Les autorités avaient comptabilisé le 31 janvier, au plus haut de la mobilisation contre cette réforme, 1,27 million de manifestants et les syndicats 2,5 millions. Comme lors des précédentes mobilisations, les cortèges ont été globalement calmes en dépit de quelques heurts entre certains manifestants cagoulés et les forces de l'ordre à Paris, Nantes, ou encore à Lyon et Rennes où des canons à eau ont été utilisés. A Paris, 22 personnes ont été interpellées.
L'article 7 examiné au Sénat
Dans la capitale, les chiffrages font le grand écart entre 700.000 selon la CGT et 81.000 pour la préfecture. La réforme poursuit son chemin au Sénat avec en début de soirée à son menu l'article qui cristallise l'opposition des syndicats et de la gauche : le report de l'âge légal de la retraite à 64 ans.
Le gouvernement "ne peut pas rester sourd" à cette mobilisation, a insisté le leader de la CFDT, tandis que le leader de la CGT, Philippe Martinez, mettait en garde l'exécutif contre "un passage en force (qui) ne ferait que mettre le feu aux poudres".