Alors que le projet controversé de réforme des retraites était présenté vendredi en conseil des ministres, 249.000 personnes selon les forces de l'ordre, 1,3 millions selon la CGT ont défilé dans les rues pour exprimer leur mécontentement. De nouvelles actions sont prévues la semaine prochaine. Jeudi, Edouard Philippe rencontrera de nouveau les syndicats lors d'une conférence de financement, voulue par la CFDT. "Pour l'instant je n'ai pas de modalités précises", indique Yves Veyrier, secrétaire général de Force Ouvrière, au micro Europe 1 de Bernard Poirette. Le syndicaliste se dit par ailleurs encore indécis sur sa participation à la réunion.
"On est traité à la légère"
"On est traité à la légère", déplore le syndicaliste. "J’ai été informé de la date par Matignon au moment même où l’AFP m’en informait. Je n’ai pas plus de précisions. Cela étant nous avons l’intention d’aller réfuter les faux arguments. On va aller se bagarrer partout où on peut." Yves Veyrier appelle en revanche de façon claire à manifester lors de la prochaine journée de mobilisation, prévue mercredi 29 janvier.
"Nous avons enfin pu consulter l’étude d’impact qui accompagne les deux projets de loi et on constate que le gouvernement ne maîtrise pas le sujet, assène des formules fausses", fustige le secrétaire général. Il revient également sur l'avis, très sévère, rendu par le Conseil d'Etat vendredi. "Il parle de projections financières lacunaires, de consultations dont on peut considérer qu'elles ont été bâclées", énumère le syndicaliste. "Le Conseil d’Etat démonte le même artifice servi depuis le début : 'un euro cotisé donnera les mêmes droits', en soulignant la complexité et la diversité des cotisations qui aboutiront à des situations très diverses."
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Si la grève dans les transports s'est un peu améliorée, des actions ponctuelles sont organisées, notamment des coupures de courant par la CGT Energie. "Bien sûr, il faut éviter ce qui peut mettre péril la santé et sécurité des personnes", concède Yves Veyrier. "Mais je voudrais souligner qu’on est heureux d’avoir des agents EDF jour et nuit, sur le pont. On n'y pense jamais mais c'est possible grâce à leur statut".