Plusieurs milliers d'avocats, accompagnés de professionnels du soin (médecins, infirmiers etc.) ou du transport aérien (pilotes, hôtesses, stewards), tous opposés au "système universel" de retraites voulu par le gouvernement, ont commencé à manifester lundi à Paris pour défendre leurs "régimes autonomes", a constaté un journaliste de l'AFP.
"Une retraite pas la traite"
Le cortège de robes noires, également parsemé de quelques blouses blanches, est parti peu après 14 heures de la place de l'Opéra en direction de Nation, à l'appel du Conseil national des barreaux (CNB), rejoint par d'autres organisations professionnelles au sein du collectif SOS Retraites. Au son des sifflets et des sirènes, les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "une retraite pas la traite" ou encore "retraite plus chère justice précaire".
"Robes noires, blouses blanches, uniformes vous êtes tous là, vous êtes des milliers, bravo !", s'est félicitée la présidente du CNB, Christiane Feral-Schuhl, ajoutant: "nous n'avons jamais été aussi nombreux". "Nous représentons 700.000 professionnels qui soignent, qui défendent, qui transportent et qui veulent vivre de leur métier, et vivre de leur retraite. Nous disons non à la nationalisation de nos régimes autonomes, non au régime universel", a-t-elle lancé.
Une manifestation doublée d'une grève des audiences qui s'annonce très suivie
"Nous ne sommes pas des régimes spéciaux, nos caisses sont bénéficiaires et nous entendons les garder", a de son côté clamé le Docteur Jérôme Marty, le président de l'Union française pour une médecine libre (UFML). "On sera dehors pendant un an s'il le faut", a prévenu Ghislaine Sicre, la présidente de Convergence infirmière. Dans leur ligne de mire, le futur "système universel" de retraites préconisé par le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye, qui se traduira par une forte hausse des cotisations des indépendants et, avec la disparition de leurs caisses, un "transfert" de leurs réserves financières.
Cette manifestation est doublée d'une grève des audiences qui s'annonce très suivie, avec la quasi-totalité des 164 barreaux français "mobilisés" selon la Conférence des bâtonniers. Pour contenir la fronde, le Premier ministre Édouard Philippe a chargé Jean-Paul Delevoye de rencontrer "d'ici le 15 octobre" les représentants des 42 régimes amenés à s'éteindre, pour "dresser un état des lieux" et "fixer un calendrier de travail". Jean-Paul Delevoye et la garde des Sceaux Nicole Belloubet recevront ainsi mardi matin les responsables du CNB, de la CNBF et de la Conférence des bâtonniers.