Port de charges lourdes, vibrations mécaniques, postures douloureuses, ces critères de pénibilité, qui sont le lot quotidien des déménageurs, ne sont pas prise en compte dans le texte de la réforme des retraites. Conséquence, des professionnels du secteur comme Patrick, 58 ans, devront travailler jusqu'à 64 ans malgré l'usure causée par des années de déménagements.
"J'ai été opéré, j'ai eu une hernie"
"On marche sur la tête, Je trouve ça incroyable. Toute ma vie, je me suis donné et résultat des courses, je fais partie de ceux qui vont travailler le plus tard possible", s'énerve le déménageur en vidant un appartement parisien. Front en sueur et carton de vaisselle sur le dos, Patrick fait ce métier depuis 38 ans. "J'ai été opéré, j'ai eu une hernie. Maintenant, dès que je fais le moindre effort, j'ai mal, sans compter les douleurs de dos. J'ai une ceinture sans arrêt, même le week-end je la porte", se plaint le déménageur qui vit avec des douleurs permanentes.
Pourtant, Patrick ne croit pas à la perspective d'une retraite paisible. De tous ses anciens collègues déménageurs, seul un est encore en vie aujourd'hui. "La retraite me fait peur quelque part, puisque tous mes potes que j'ai pu connaître, deux à trois ans après ils étaient morts", raconte-t-il. "Déjà il faut y aller à 64 ans dans ce métier. Mais alors en plus pour espérer toucher sa retraite, on va en toucher quoi ? Deux ans ?"
Il vit cette réforme des retraites comme une humiliation. Fervent soutien de la grève, il ne pourra pas y participer. Il a besoin d'argent, alors mardi 31 janvier jour de manifestation, il travaillera.