Philippe Martinez, numéro un de la CGT, a "tendu la main" jeudi, au matin d'une deuxième journée d'action contre la réforme du travail, à ses homologues Laurent Berger (CFDT) et Jean-Claude Mailly (FO), pour construire une "mobilisation unitaire".
"Envisager des formes de mobilisation unitaires." Il a dit "regretter" l'absence des deux leaders syndicaux, alors même qu'ils s'opposent eux-aussi aux ordonnances réformant le code du travail, faisant néanmoins remarquer que certains de leurs militants sont, eux, aux côtés de la CGT "dans les cortèges". "Mais je ne désespère pas et c'est pour ça que je pense qu'il faut que nous nous rencontrions rapidement pour envisager des formes de mobilisation unitaires", a-t-il poursuivi.
"Quand les salariés sont divisés, c'est le patronat qui gagne." "On leur tend la main, si on peut dire, pour qu'on se rencontre rapidement et qu'on envisage ensemble une riposte", a-t-il insisté, faisant valoir que "personne, aucun syndicat en France, n'a dit que ces ordonnances allaient dans le bon sens". Selon lui, "quand le monde syndical, quand les salariés sont divisés, c'est en général toujours le patronat qui gagne".
"Que la mobilisation se renforce." La CGT organise jeudi avec Solidaires une deuxième journée d'action contre les ordonnances, après une première le 12 septembre, qui a rassemblé entre 223.000 (police) et 500.000 (CGT) personnes dans toute la France. "Il y avait plus de manifestants et beaucoup plus d'arrêts de travail dans les entreprises que pour la première mobilisation le 9 mars 2016 contre la loi El Khomri, donc c'est un bon début", a de nouveau estimé Philippe Martinez, pour qui "ce qui compte aujourd'hui et dans les jours et les semaines qui viennent, c'est que la mobilisation se renforce".
"Il faut que les salariés interviennent et que les citoyens interviennent, c'est ça la démocratie dont ne parle pas Emmanuel Macron", a-t-il déclaré, en réponse au président qui a dit mardi depuis New York que "la démocratie, ce n'est pas la rue".