L’enquête se poursuit dans l’enlèvement de Mia, cinq hommes ont été mis en examen et placés en détention provisoire pour enlèvement en bande organisée. La mère de la petite fille et un sixième complice sont incarcérés en Suisse en attente de leur extradition en France. Et un Français installé en Malaisie, Rémy Daillet-Wiedeman fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Il est présenté comme l’animateur de ce commando anti-système. Même si Rémy Daillet-Wiedeman nie avoir joué un rôle direct dans l'enlèvement de Mia, il soutient la démarche de sa mère Lola. Europe 1 a pu le joindre en Malaisie et ce Français de 55 ans parle de la restitution d’un enfant à sa mère après un placement qu'il qualifie d'"abusif". "Ces gens courageux ont fait ce qu'il fallait en bons pères de famille. Ils ont eu parfaitement raison de le faire. Je les en félicite !", a-t-il commenté.
"La seule chose qui doit gouverner la résidence de Mia, c'est son intérêt"
Ces propos ont scandalisé les grands-parents paternels de Mia, très impliqués dans l'éducation de leur petite fille, comme nous l'explique leur avocat Guillaume Fort. "Ils sont tombés des nues au moment où ils ont appris, par l'alerte enlèvement, que leur petite-fille avait été enlevée par des ravisseurs extrémistes. La seule chose qui doit gouverner la résidence de Mia, c'est son intérêt. Il est évident que monsieur Daillet-Wiedeman ne prend aucun cas à l'intérêt de l'enfant. Seul compte la volonté de manipulation et de domination des autres", estime l'avocat.
Une opération pilotée à plus de 10.000 kilomètres de la France
Les grands-parents paternels de Mia veulent connaître le rôle exact de Rémy Daillet-Wiedeman. Car plus qu’un gourou anti-système, il est soupçonné d’avoir participé activement à l’enlèvement. Il aurait mis la mère de Mia en lien avec la femme qui l’a hébergée dans sa fuite en Suisse. Un des mis en examen l’accuse également d’avoir financé l’opération à hauteur de 3.000 euros. Le tout à plus de 10.000 kilomètres en Malaisie…
"Aujourd"hui avec internet on peut communiquer, les lettres ne mettent plus six mois pour traverser les océans. On peut avoir une vision extrêmement précise de ce qui se passe en France, sans y être physiquement", fait valoir Rémy Daillet-Wiedeman, toujours auprès d'Europe 1. Le gourou semble jouir d’une certaine impunité derrière son ordinateur. Il n’est pas inquiet, dit-il, du mandat d’arrêt international émis contre lui. Il n'y a pas d'accord bilatéral d'entraide judiciaire entre la France et la Malaisie. Toute coopération pénale repose donc sur la bonne volonté des deux pays.