La préfecture d'Ille-et-Vilaine a pris un arrêté d'interdiction d'une manifestation non déclarée contre "les violences policières" prévue samedi à Rennes, à laquelle appellent de nombreux réseaux sociaux anti-capitalistes engagés contre la loi travail.
Lanceur LBD40. Depuis deux mois, Rennes a été le théâtre de manifestations parfois violentes contre la loi Travail, un jeune manifestant ayant perdu l'usage d'un œil le 28 avril suite à un jet de projectile. Certains manifestants ont imputé cette blessure à un tir de Lanceur de balles de défense (LBD40) de la police, mais une enquête, ouverte par le parquet et confiée à l'IGPN (inspection générale de la police nationale) est en cours pour déterminer l'origine exacte du projectile.
Un appel d'une extrême violence. L'arrêté d'interdiction est "fondé sur le risque de troubles à l'ordre public, grave, sérieux, étayé par tout ce qui s'est passé ces derniers temps et par la forme que prennent ces appels" à manifester "qui sont d'une extrême violence et qui, fait très grave, appellent à s'en prendre physiquement aux forces de police", a expliqué vendredi lors d'une conférence de presse Patrick Dallennes, préfet intérimaire et préfet délégué pour la zone de défense et de sécurité ouest.
"On va se donner les moyens pour faire respecter cette interdiction et le dispositif de maintien de l'ordre (...) samedi à Rennes sera très consistant, les moyens qui seront déployés sur le terrain seront très importants", a-t-il averti. "Plusieurs centaines de personnes, aux environs de 700, peut-être plus" pourraient participer à cette manifestation, a ajouté Patrick Dallennes, en soulignant que les organisateurs "sont des personnes qui se sont illustrées dans les manifestations violentes ces dernières semaines, notamment à Nantes". "On sait que parmi les personnes qui veulent venir, certaines se sont préparées, se sont entraînées, ont organisé et préparé des actions de violence urbaine", a-t-il affirmé.
Évacuation. L'arrêté "va entraîner pour les organisateurs un risque de sanction pénale et également des sanctions pour les personnes qui participeraient". La manifestation "est considérée à hauts risques", a indiqué pour sa part la maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, dans un communiqué. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve "m'a assurée de sa ferme volonté de tout faire pour qu'elle ne soit pas l'occasion de violences et de graves débordements", a-t-elle ajouté. Cette interdiction intervient alors qu'une centaine de militants contre la loi travail ont été évacués vendredi d'une salle municipale qu'ils occupaient depuis le 1er mai.