Un enseignant dans chaque classe ? La promesse du ministre de l'Éducation Pap Ndiaye ne sera certainement pas tenue. À l'approche de la rentrée, 4.000 postes ne sont toujours pas pourvus. "Nous travaillons dans des conditions qui ne sont pas optimales", a-t-il reconnu mardi matin lors de son déplacement au rectorat de Créteil. "Dans le temps long, la question centrale du recrutement et de l'attractivité du métier d'enseignant reste posée et il faut y répondre de manière structurelle par l'accroissement du recrutement d'enseignants titulaires", a-t-il ajouté.
Si le ministre reconnait "des difficultés dans certaines disciplines" il reste "confiant pour que la rentrée se passe au mieux dans l'ensemble du territoire".
Les contractuels "n'ont pas les compétences requises"
Pendant son déplacement, le principal syndicat du primaire, le SNUipp-FSU tenait sa conférence de presse de rentrée à Saint-Ouen. La pénurie d'enseignants était évidemment sur toutes les lèvres puisque près de 1.700 postes d'instituteurs vacants ont été recensés après les concours.
Dans le département de Seine-Saint-Denis par exemple, les enseignants contractuels représentent plus du double des enseignants stagiaires, bientôt diplômés d'un master de l'enseignement. Une situation inédite. "Le recrutement des contractuels ne peut pas pallier durablement cette pénurie", selon Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU.
"Les contractuels sont recrutés à un niveau licence. Ils n'ont pas reçu de formation, de Master 2 comme les stagiaires ou les enseignants qui débutent dans la carrière, donc ils n'ont pas les compétences requises, la qualification pour enseigner, ils vont devoir très certainement improviser et se former seul pour pouvoir assurer leur mission", a-t-elle déclaré.
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Revaloriser les salaires est "insuffisant"
La revalorisation des salaires à 2.000 euros net par mois pour les professeurs en début de carrière pourrait être une solution pour doper l'attractivité du métier comme le propose le gouvernement mais pour le syndicat, cela reste insuffisant. "Actuellement, pour toucher 2.000 euros net par mois, un enseignant doit attendre 15 ans d'ancienneté donc on sait que le manque à gagner est énorme !" poursuit Guislaine David.
"Il faut revoir toutes les carrières, il n'est pas entendable que certaines carrières soient à 2.000 euros alors qu'au bout de 10-15 ans d'ancienneté, on n'atteint pas ce chiffre-là", s'exclame-t-elle. Néanmoins, la rentrée sera plus sereine que ces deux dernières années puisque le niveau "socle", le plus bas niveau, du protocole sanitaire vient d'être déclaré. Aucune restriction ne sera mise en place pour les activités physiques.
La revalorisation des salaires sera débattue lors du Conseil de la refondation, le 8 septembre.