La question du masque à l’école continue de diviser à deux jours de la rentrée. Dans une tribune publiée par Le Parisien samedi, des professionnels de santé jugent que le protocole sanitaire mis en place ne va pas assez loin, et donc que l’école n’est pas prête à accueillir les élèves. Pour eux, le port du masque doit être imposé dès 6 ans, et non à partir de 11 ans comme le préconise le ministère de l’Education nationale. Ils citent en exemple les systèmes chinois, sud-coréens, italiens ou encore espagnols où le masque est obligatoire dès la maternelle.
Les signataires de cette tribune s’appuient également sur des chiffres inquiétants dans les régions du globe où la rentrée à déjà eu lieu avec un protocole sanitaire similaire au notre. "À Berlin, après deux semaines de classe, une quarantaine d’écoles ont annoncé des mises en quarantaine pour de nombreux élèves. À la Réunion, une semaine après la rentrée, trente écoles sont totalement ou partiellement fermées", cite en exemple Michaël Rochoy, médecin généraliste et l’un des signataires de cette tribune.
Les jeunes enfants, beaucoup moins contagieux que les autres malades
On ne trouve toutefois qu’un seul pédiatre dans la liste des signataires de cette tribune, alors que c’est la Société française de pédiatrie qui a validé le port du masque à partir de 11 ans, rappelle Jean-Michel Blanquer dans les colonnes du Journal du Dimanche. L’OMS le recommande de son coté à partir de 12 ans.
Un enfant infecté porte la même dose de virus qu’un adulte mais reste moins contagieux, assure auprès d’Europe 1 le docteur Robert Cohen, pédiatre et infectiologue. "Le nombre d’études sur ce sujet est extrêmement important. Lorsqu’un enfant est PCR positif, le risque de contamination entre enfants ou d’enfant à adulte reste extrêmement limité." Pour ce spécialiste, rendre obligatoire le porte du masque à cet âge serait "imposer aux enfants quelque chose qu’ils ne vont pas très bien accepter, alors que le niveau d’efficacité est égal à zéro." Robert Cohen soutient en revanche d’autres demandes de la tribune publiée par Le Parisien, comme une meilleure aération des locaux et une plus grande distance entre les élèves dans la classe.