Un témoignage poignant. Celui d'Ophélie, la maman du petit Manoé. Son garçon de 7 ans a été contaminé par la bactérie Escherichia coli. En cause, une pizza "Fraîch'up" de Buitoni fabriquée dans l'usine de Caudry, dans le Nord, qui a redémarré vendredi dernier. Une réouverture partielle qui ne concerne pas la gamme de pizzas incriminées. Une enquête du parquet de Paris est toujours en cours pour homicide involontaire après la mort de deux enfants. Une dizaine a aussi été hospitalisée. Des cas graves qui n'empêchent pas la reprise de la production. De quoi provoquer la colère de la mère de famille.
"On veut des réponses"
"Il aurait fallu que le procès ait lieu, qu'on ait les réponses à nos questions, qu'on ait des explications avant que cette usine rouvre. Nous n'avons eu aucun retour de la part de Nestlé. On n'a pas de retour sur les enquêtes qui avaient été faites à l'usine, on n'a absolument rien. Rien n'a évolué et on rouvre comme si de rien n'était", regrette Ophélie au micro d'Europe 1.
"Ce sont des enfants qui ont 7-8 ans et qui vont avoir des séquelles aux reins, au cerveau, aux intestins à vie. Non, ce n'est pas anodin, ce n'est pas une petite gastro qu'ils ont chopé l'année dernière. On veut des réponses pour savoir comment ces pizzas ont pu se retrouver contaminées et quelle est la véritable raison. Rouvrir comme ça, sans que personne n'ait été condamné au préalable, sans qu'il y ait eu de sanction de prise, ça nous paraît injuste en fait", conclut la mère de famille. Son fils de 7 ans, contaminé après avoir mangé une pizza Buitoni, a été hospitalisé près d'un mois, dont 12 jours en réanimation. Si le petit garçon va mieux aujourd'hui, il pourrait avoir des séquelles à vie, notamment au niveau rénal.
"Ce redémarrage fait suite à un processus de plusieurs mois, en concertation avec les autorités, pour répondre à un cahier des charges détaillé sur la sécurité de nos approvisionnements, de nos produits et sur un plan de modernisation de l'usine", a de son côté réagi Nestlé.