"Il y a des couacs dans la communication gouvernementale", déplore Frédérique Rolet, secrétaire nationale et porte-parole du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES-FSU). Interrogée lundi par Europe 1 sur les préparatifs de la rentrée des classes, prévue de manière progressive à partir du 11 mai prochain, celle-ci a qualifié l'organisation de "brouillonne". Pour Frédérique Rolet, "la date du 11 mai est très largement prématurée".
Le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, a assuré que "l'ensemble des classes pourraient rentrer", mais il faudra néanmoins respecter les mesures de distanciations sociales avec des petits groupes de 15 élèves par classe au maximum. Tout un protocole sanitaire doit être mis en place avant la rentrée. Un protocole "cohérent" avec la doctrine sanitaire" que le Premier ministre Édouard Philippe présentera lors du plan de déconfinement, a ajouté Jean-Michel Blanquer.
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"15 élèves, c'est trop"
"Entre ce que dit le Premier ministre, le Conseil scientifique et le ministre de l'Éducation, on est toujours dans le brouillard", réagit Frédérique Rolet, ajoutant avancer très lentement dans la confection d'un protocole national listant les conditions nécessaires à assurer la sécurité sanitaire des élèves et des professeurs.
"Cela a des implications sur toute la population, parce que si des élèves importent le virus chez eux, on est repartis pour une explosion de la pandémie", insiste la porte-parole du SNES-FSU. "On attend du ministre de l'Éducation qu'il nous donne des engagements sur la rédaction de ce protocole, qu'il travaille avec les collectivités territoriales à la faisabilité des mesures qui seront listées."
Pour Frédérique Rolet, "15 élèves par classe, c'est trop". Par ailleurs, il faudrait mettre en place "une visite des commissions d'hygiène et de sécurité pour vérifier les conditions, un stock de masques, et du gel hydroalcoolique à l'entrée de chaque salle de classe ou partie commune", énumère-t-elle. Il faudrait aussi "que le personnel soit suffisamment nombreux pour désinfecter les locaux régulièrement, dès qu'il y a changement de lieu".
"Tous les établissements ne sont pas adaptés"
De manière générale, la secrétaire nationale du SNES-FSU considère que les conditions sanitaires sont lourdes. "Les gestes barrières seront compliqués à faire appliquer par les élèves, voire impossibles", assure-t-elle. "Il faut une organisation pratique très complexe, avec des sens de circulation dans les couloirs, et tout les établissements ne sont pas adaptés", à de telles mesures, abonde Frédérique Rolet, évoquant des classes souvent étroites, se trouvant parfois en sous-sol et ne pouvant donc pas être aérées.
La réouverture à venir des établissements scolaires suscite de nombreuses oppositions depuis son annonce par Emmanuel Macron, tant de la part de parents que d’enseignants, dont les syndicats ont à plusieurs reprises dénoncé le flou des modalités. Le SNES-FSU ne fait pas exception.