"Une véritable casse", pour Morgan Dalle. Invité d'Europe midi week-end dimanche, le patron de l'Antique à Béthune, dans le Pas-de-Calais, et porte-parole du collectif SOS CHRD (pour cafés, hôtels, restaurants, discothèques) a fait les comptes dans le secteur des discothèques : sur les 1.600 boites de nuit que comptait la France début 2020, 300, soit près de 20%, ne pourront pas rouvrir leurs portes au 16 février prochain, date de la levée des restrictions par le gouvernement. "On nous a annoncé une réouverture, mais c'est surtout la fermeture supplémentaire pour quatre semaines que l'on voit", a-t-il affirmé, excédé par les récentes décisions gouvernementales.
Le flou sur les conditions de réouverture
"On nous ferme quatre semaines de plus, alors qu'une étude de l'AP-HP stipule qu'il n'y a pas de sur-risque de propagation (du virus) en discothèque. Nous n'avons eu aucun cluster depuis septembre, et en ce moment, 6.000 salles des fêtes sont ouvertes", a expliqué Morgan Dalle, qui souhaite désormais se tourner vers le 16 février. Mais les conditions de réouverture sont encore "floues" : "Il y a énormément de conditionnel. On ne nous en a pas brossé les contours (jauges, masques). On a l'impression qu'on sert de levier politique quelques semaines avant l'élection présidentielle. Est-ce que notre ouverture sera pérenne ?"
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Ces aides promises qui ne sont toujours pas arrivées
Si le gérant d'une boite de nuit à Béthune ne peut pas estimer sa perte de chiffre d'affaires, il précise qu'il n'a reçu aucune aide. "Depuis le premier jour de fermeture jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas eu un seul euro versé sur le compte. Le chômage partiel n'a pas encore été versé. On nous avait promis également des cellules spécifiques pour les aides. Nous n'avons toujours rien eu", a déploré Morgan Dalle, qui a regretté au micro de Thierry Dagiral que son secteur d'activité soit "le seul qui a été fermé deux ans quasiment, sans avoir de grand plan économique".
Le ministre délégué chargé des PME, Jean-Baptiste Lemoyne, a pourtant réaffirmé le soutien du gouvernement auprès des professionnels du secteur et a salué leur patience dans cette crise sanitaire. "Les aides ont peut-être été lancées administrativement, mais dans la réalité, il n'y a rien", a indiqué Morgan Dalle.