L'annonce n'a pas tardé à faire réagir le monde enseignant. Lundi soir, lors de son allocution télévisée consacrée à la lutte contre l'épidémie de coronavirus, Emmanuel Macron a indiqué que le confinement était prolongé jusqu'au 11 mai, et que les crèches, écoles, collèges et lycées rouvriraient "progressivement" à partir de cette date. Au micro d'Europe 1, Francette Popineau, secrétaire générale du syndicat du premier degré SNUipp-FSU, se dit "surprise" par ce choix "imprudent".
"C'est un discours assez contradictoire", juge Francette Popineau au micro de Nathalie Lévy, rappelant que le président de la République avait affirmé que de leur côté, les restaurants et cinémas resteraient fermés, tout comme les universités.
"À l'école, les gestes barrières sont difficiles à appliquer"
"'Progressivement', on ne sait pas ce que ça veut dire", ajoute la syndicaliste. "On sait que les écoles sont des lieux de haute propagation du virus. Si on met des enfants de nouveaux en collectivité, on sait que les gestes barrières sont très difficile à appliquer", déplore-t-elle, "et les enfants vont retourner dans leur famille, saluer leurs grands parents."
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"On voit mal comment on va sortir de cette épidémie en rouvrant les écoles", poursuit Francette Popineau. "C'est bien trop tôt, nous n'avons pas suffisamment travaillé cette question", martèle-t-elle encore. "Quand il y a une gastro ou une grippe, l'école est un lieu de propagation vraiment persistant. Nous sommes donc très étonnés qu'au sortir de cette épidémie loin d'être finie, on remette des enfants en collectivité alors qu'on ne le fait pas dans ces cinémas et les restaurants."
Selon Francette Popineau, lors de cette crise, "il faut mettre le sanitaire avant tout". Or, "nous n'avons pas de tests en nombre suffisants, et trop peu de personnes immunisées", rappelle-t-elle.