Un retour en classe prématuré ? Après une pause de trois semaines pour tenter de ralentir la troisième vague de l'épidémie de coronavirus, les élèves de maternelle et de primaire vont faire lundi leur retour sur les bancs de l'école. Mais si cette rentrée s'effectuera dans le cadre d'un strict protocole sanitaire, une partie du personnel enseignant s'inquiète, alors que la circulation épidémique reste très élevée. Invité dimanche d'Europe 1, Édouard Geffray, directeur général de l’Enseignement scolaire et numéro 2 du ministère de l’Éducation nationale, a tenté de rassurer les sceptiques, et rappelé les mesures prises par le gouvernement pour permettre d'assurer au maximum la sécurité des élèves.
"L'enjeu est que les parents vérifient le matin si leur enfant a de la température", dit d'entrée Édouard Geffray. Car, prévient-il, des mesures seront immédiatement prises en cas de risque de contamination. "Au premier cas positif dans une classe, on ferme la classe de manière à empêcher toute contamination", détaille-t-il.
"On va monter jusqu'à 600.000 tests par semaine"
La stratégie mise en place par les autorités repose sur plusieurs points. Tout d'abord, énumère l'invité d'Europe 1, "il y a les gestes barrières qui sont très respectés. Il y a un protocole sanitaire très strict, y compris à la cantine avec lavage de main, port du masque chez les plus de 6 ans."
La deuxième partie, "c'est la stratégie tester, alerter, protéger", avec notamment des tests salivaires. "Aujourd'hui, on est à 300.000 tests par semaine, et on va monter dans les jours à venir jusqu'à 600.000 tests par semaine", assure Édouard Geffray.
Les personnels, eux, pourront aussi bénéficier d'autotests. "On a acquis 60 millions d'autotests. On va commencer d'abord par les personnels. Dès cette semaine, tous les personnels de l'Éducation nationale et les Atsem (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelle) auront chacun deux autotests par semaine, et à partir du 10 mai, progressivement, les lycéens vont avoir chacun un autotest par semaine jusqu'à l'été", explique le directeur général de l’Enseignement scolaire.
"Tout enfant doit pouvoir aller à la cantine"
Reste la délicate question de la cantine, au cœur des inquiétudes, tant le lieu semble propice aux contaminations. Entre fermer les cantines et encourager absolument les élèves à s'y restaurer, Édouard Geffray évoque "un point d'équilibre".
Car la cantine, rappelle-t-il, "c'est ce qui permet pour beaucoup d'enfants d'avoir un repas équilibré et garanti tous les jours". Aussi, ajoute-t-il, "il n'y a pas d'automatisme à dire que l'enfant doit manger à la maison. Après, si les parents préfèrent que leurs enfants mangent à la maison et s'ils en ont la possibilité, ce n'est évidemment pas plus mal. Mais tout enfant doit pouvoir aller à la cantine et en bénéficier dans les conditions ordinaires."
D'autant plus, assure-t-il, que sur place, "il y a tout un tas d'aménagements qui ont déjà été mis en place et qui vont se poursuivre, avec des rotations, une distance, des élèves en quinconce qui mangent toujours ensemble à la même table pour éviter les effets de brassage entre élèves".