Réouverture des écoles : "On est tout sauf prudents"

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Pour plusieurs syndicats d'enseignants et de parents d'élèves, les mesures annoncées par Édouard Philippe sont prématurées. © ERIC PIERMONT / AFP
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Pauline Rouquette , modifié à
Le Premier ministre Édouard Philippe a présenté, mardi à l'Assemblé nationale, le plan de déconfinement de la France. Celui-ci a notamment abordé le sujet des écoles, évoquant les mesures prises quant à la réouverture progressive des classes à compter du 11 mai. Des mesures jugées prématurées par certains syndicats d'enseignants et de parents d'élèves.
INTERVIEW

Le plan de déconfinement de la France a été présenté, mardi, par le Premier ministre Édouard Philippe. Devant l'Assemblée nationale, celui-ci a notamment détaillé les modalités de réouverture des établissements scolaires. Une rentrée progressive à compter du 11 mai pour les écoles primaires, et du 18 mai pour les collèges.

Interrogé par Europe 1, Rodrigo Arenas, co-président de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), estime qu'"il y a des gros trous dans la raquette". "En fonction des régions, des départements et des communes, les moyens mis à disposition des lycées, collèges ou écoles ne sont pas les mêmes", explique-t-il. "On est tout sauf prudent", appuie Francette Popineau, porte-parole du SNUipp-FSU (syndicat national des instituteurs et professeurs des écoles)

"Si on ouvre les écoles, ce n'est pas pour faire l’école"

"Il faut arrêter de prendre les Français pour des zozos", a encore réagi le responsable de la FCPE. "Si on ouvre les écoles, ce n'est pas pour faire l’école", poursuit-il. "Aujourd'hui les écoles doivent être ouvertes pour accueillir les enfants qui ne peuvent pas se garder tous seuls, pour permettre aux parents de retourner au travail".

Francette Popineau, porte-parole du SNUipp-FSU (syndicat national des instituteurs et professeurs des écoles) a quant à elle fait part de son inquiétude. "On est tout sauf prudent, et c’est contradictoire avec le discours de prudence et de progressivité annoncé", affirme-t-elle au micro d'Europe 1.

Le 12 mai, une date "sortie du chapeau présidentiel"

Si celle-ci rappelle la grande promiscuité entre enseignants et élèves dans l'enseignement primaire et la difficulté de respecter les mesures de distanciation sociale avec les enfants, elle évoque aussi des problèmes d'ordre organisationnel. "Cela veut dire qu'en une seule journée, on aura organisé matériellement les classes et vu combien de personnel il nous faut ?", se demande-t-elle. "Cela paraît très précipité", abonde-t-elle, évoquant la nécessité de laisser du temps localement.

La porte-parole du SNUipp-FSU est formelle : la date du 12 mai est trop prématurée pour faire revenir les enfants à l'école. "D'autant qu'on sait que cette date est sortie du chapeau présidentiel et qu'il n'y a pas d'autorisation médicale", poursuit-elle, alors que le Conseil scientifique avait préconisé une rentrée en septembre. "Que l'on réfléchisse à rentrer avant les vacances d'été, c'est une chose, mais que l'on se précipite alors qu'il y aura beaucoup d'adultes qui seront concernés et donc une grande chaîne de transmission, cela nous inquiète".