Cyclone Chido à Mayotte : dans les bidonvilles, les habitants continuent de chercher les morts
Alors que l'ensemble du territoire français entame ce lundi une journée de deuil national en hommage aux victimes du cyclone Chido à Mayotte, la question du nombre de disparus reste très compliquée à établir, plus d’une semaine après le passage du cyclone. Dans les bidonvilles, les sinistrés retrouvent parfois encore des victimes.
Les Français sont appelés à se recueillir lors d’une minute de silence, à 11 heures. Une journée d’hommage pour Mayotte alors que le bilan du nombre de victimes reste très incertain, établi à 35 morts officiellement. Mais les autorités craignent un bilan bien plus important. Dans les bidonvilles, comme dans les bangas de Kaweni, les sinistrés retrouvent parfois encore des victimes.
>> LIRE AUSSI - Mayotte : ces infirmiers qui soignent les habitants des bidonvilles, une semaine après le passage de Chido
"C'est la première fois que je vois un mort"
Quand il en parle, Fayez a les épaules qui tremblent. Quelques heures après le passage du cyclone, il a découvert l’une des victimes dans les ruines de son quartier, écrasée sous les décombres… "Il y avait un mur de béton et il est tombé sur lui. C'est la première fois que je vois un mort. Il n'était même pas couvert. J'ai juste vu les pieds, mais je n'ai pas vu le visage", raconte Fayez tristement.
Les rafales de vent ont tout emporté. Les arbres, les cases et parfois les habitants. Un homme en train de reconstruire sa maison raconte avoir lui aussi vu des dépouilles. "Le toit de la maison est tombé. On a enlevé des tuiles. On a retrouvé trois personnes décédées, sans savoir qu'elles étaient ici", explique-t-il au micro d'Europe 1.
>> LIRE ÉGALEMENT - «C'est la moindre des choses» : après le passage du cyclone à Mayotte, la solidarité s’organise
Les rites funéraires, un moyen de recenser les victimes
Au pied du bidonville se trouve la mosquée de quartier où Anli Daoud s’occupe des rites funéraires. C’est un passage obligé dans la religion musulmane, et donc l’un des moyens de recenser les victimes. "On ramène les gens qui sont morts ici. On ne peut pas envoyer quelqu'un sans le laver, c'est très important. On s'est occupé de quatre morts, on a demandé à la mairie l'autorisation et puis on enterre", décrit-il.
Quatre victimes ont été déclarées officiellement dans ce quartier, mais selon le responsable religieux, certaines familles pourraient avoir enterré les victimes sans le déclarer. Des habitants, parfois sans papiers, préfèrent éviter toutes relations avec les autorités.