Ecole coronavirus 4:55
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Sur Europe 1, le président du premier syndicat des directeurs d'établissement, Philippe Vincent, dénonce vendredi "la cacophonie" qui règne autour des scénarios de reprise de l'école. "Qu'on ne mette pas la charrue avant les boeufs", demande-t-il.
INTERVIEW

Ils doivent s'adapter aux consignes variables données par le gouvernement et organiser en très peu de temps une rentrée inédite à l'école : que pensent les chefs d'établissement de l'idée d'une reprise sur le critère du volontariat à partir du 11 mai ? Pour l'heure, rien n'est clairement défini sur ce retour dans les classes, déplore vendredi midi sur Europe 1 Philippe Vincent, président du SNPDEN (Syndicat National des Personnels de Direction de l'Éducation Nationale).

Faut-il parler d'"enfumage", comme l'affirme le maire LR de Reims Arnaud Robinet ? "Je ne parlais pas d'enfumage mais a minima de cacophonie : on entend des expressions diverses et variées de la part des responsables de l'État", pointe Philippe Vincent à propos des différentes hypothèses et préconisations annoncées par l'exécutif. "On a du mal à voir clair sur ce que sera ou ce que pourrait être le scénario des reprises à partir du 11 mai. C'est difficile pour nous d'appréhender les conditions dans lesquelles on pourrait le faire dans la mesure où on n'a pas exactement la règle du jeu."

La "sécurité sanitaire" d'abord

Plus que des orientations, le président du principal syndicat des chefs d'établissement souhaite "qu'on ne mette pas la charrue avant les boeufs" : "On voit arriver des masques par millions dans les écoles, mais il faudrait qu'on éclaircisse la doctrine sanitaire sur ce qui nous sera demandé. C'est ce qu'on demande d'abord. On nous annonce un protocole sanitaire depuis des jours qui apporterait un peu de confiance, de manière à ce qu'on sache ce qui nous sera demandé ou pas. Qu'à partir de là, on commence à construire des scénarios de reprise. D'abord, il faut garantir la sécurité sanitaire et ensuite on verra de manière progressive ce qu'on peut faire sur le plan pédagogique."

À deux semaines de la première phase de reprise pour une partie des élèves, Philippe Vincent rappelle surtout que ce sont les directeurs, principaux et proviseurs qui conservent le dernier mot sur l'ouverture ou non du lieu. "Le chef d'établissement est responsable in fine des conditions de sécurité d'ouverture de son établissement. On pourrait considérer qu'à partir du moment où nous aurons un protocole bien clair, nous serons en capacité de dire si nous sommes en mesure ou non de répondre au cahier des charges et d'ouvrir l'établissement."

"Incertitude la plus absolue"

Pour l'heure, c'est donc l'indécision qui règne pour tout le monde. "Dès qu'on saura le cadre exact, on pourra questionner les parents", anticipe le président du SNPDEN. "Tant qu'on n'aura pas apporté des garanties suffisantes en matière d'orientation de leur choix pour qu'ils puissent le faire en confiance, on restera sur de l'incertitude la plus absolue."

Combien d'élèves seront de retour à l'école le mois prochain ? "Si j'avais tendance à suivre les sondages de ce matin, je penserais éventuellement que c'est un sur trois", avance Philippe Vincent. "Ce sera extrêmement variable selon les régions touchées par l'épidémie, selon les critères sociaux, selon les difficultés familiales."