Après trois semaines de fermeture de l'ensemble des établissements scolaires pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, le gouvernement a décidé de maintenir son calendrier. Ce lundi, les écoles maternelles et primaires rouvrent donc pour une rentrée qui s'annonce complexe, entre la montée en puissance des tests voulue par le gouvernement et le maintien d'un protocole sanitaire strict qui risque de provoquer de multiples fermetures de classes. Invité d'Europe Matin, le président de la FCPE (La Fédération des Conseils de Parents d'Elèves), Rodrigo Arenas, s'est justement dit inquiet face à ces mesures qui mettent selon lui l'école en sursis, et a dit craindre de nouvelles fermetures en cascade.
Les enfants plus répartis dans les autres classes
Le protocole sanitaire strict déjà en vigueur avant les vacances scolaires, et qui prévoit la fermeture d'une classe dès le premier cas de Covid confirmé parmi ses élèves, est de nouveau d'actualité dans les écoles. Une source d'incertitude pour les parents, à laquelle vient également s'ajouter une nouvelle règle. "Dès qu'un enseignant sera malade, les enfants ne seront plus répartis dans les autres classes comme c'était le cas d'habitude. Et si l'enseignant n'est pas remplacé, comme ça arrive souvent dans notre pays, les élèves devront retourner à la maison", explique Rodrigo Arenas.
Un constat implacable que dénonce le président de la FCPE. "On craint forcément de nouvelles fermetures en cascade parce que le problème numéro un de l'Education nationale, c'est le recrutement. Les absences non remplacées sont légion. Les enfants ont des droits mais les moyens ne sont pas mis en place pour les faire respecter", a-t-il estimé.
"Les parents ne sont pas des enseignants"
Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a justement reconnu dimanche s'attendre à ces conséquences dès la réouverture des écoles. "C'est un protocole vraiment très sévère qui va forcément amener à un nombre non négligeable de fermetures de classes". En effet, avec le premier protocole déjà à l'œuvre avant les vacances, 11.272 classes avaient dû fermer entre le 29 mars et le 2 avril, soit trois fois plus que la semaine précédente.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Covid-19 : y a-t-il réellement un risque de contamination en extérieur ?
> Coronavirus : pourquoi un test PCR peut-il être positif un mois après une infection ?
> Les fêtes privées sont-elles vraiment interdites avec le couvre-feu ?
> Le variant anglais engendrerait des symptômes un peu différents
> Audio, webcams... Quand la technologie s'adapte au télétravail
Et ce qui inquiète le plus le président de la FCPE, c'est que les parents aient de nouveau à assumer l'école à la maison. "A tout moment, les familles peuvent être amenées à retourner jouer au maître ou à la maîtresse puisqu'ils sont malgré eux des sortes d'assistants d'éducation et des aides scolaires. Ce n'est pas normal puisque c'était la leçon tirée du premier confinement, à savoir que les parents ne sont pas des enseignants et qu'on leur demande de faire des choses dont ils ne sont pas capables. Et surtout que l'école à la maison créait des inégalités parce qu'ils ne sont pas tous équipés ou outillés de la même façon."
Toujours est-il que pour lutter contre le virus, 400.000 tests salivaires doivent être déployés dans les écoles maternelles et primaires, dès la rentrée, et 600.000 par semaine d'ici la mi-mai. L'objectif du gouvernement est de tenir dix semaines, jusqu'à la fin de l'année scolaire, sans que cette réouverture n'aggrave la dynamique de l'épidémie, qui reste à un niveau élevé.