L'enquête a été menée alors que la réforme des retraites de 2023, qui a porté à 64 ans l'âge légal de départ, entre progressivement en vigueur tout comme la réforme dite Touraine (2014) qui oblige à travailler pendant 43 ans pour avoir une pension à taux plein, pour tous ceux nés en 1973 et après.
Ces mesures éloignent un peu plus les cadres de la retraite, compte tenu des années d'études, même s'ils peuvent racheter jusqu'à douze trimestres d'études supérieures. Dans les faits, compte tenu du coût onéreux de ces trimestres, "très peu d'années sont rachetées. Cela se compte en milliers", selon Agathe Le Berder, secrétaire générale adjointe de l'Ugict-CGT, qui représente les ingénieurs, cadres et techniciens.
"Un droit garanti des salariés pour la retraite progressive"
Si le procédé semble intéresser, c'est aux "entreprises de financer le rachat des années d'études" pour 84% des cadres sondés, selon l'enquête Viavoice, dont l'AFP a obtenue une copie. "À aucun moment, les entreprises payent pour cette richesse des qualifications avec lesquelles arrivent les salariés", relève Mme Agathe Le Berder.
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En outre, l'Ugict-CGT réclame "un droit garanti des salariés pour la retraite progressive", relevant que 83% des sondés la souhaitent. Ex aequo avec la proposition d'"un passage à temps partiels sans perte de salaire et cotisations retraites" pour leur fin de carrière.
Un accès à la retraite progressive dès 60 ans
L'emploi des seniors est actuellement discuté entre partenaires sociaux. Un projet d'accord, soumis cette semaine par le patronat, propose que l'emploi des seniors devienne un thème de négociation obligatoire tous les quatre ans dans les branches et tous les trois ans dans les entreprises de plus de 300 salariés. Il prévoit également un accès à la retraite progressive dès 60 ans.
L'enquête Viavoice a été menée au moyen d'interviews en ligne du 9 au 20 septembre 2024, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population des cadres en France métropolitaine, selon la méthode des quotas.