L'exécutif a tranché sur la réforme des retraites. Pour la faire adopter, Emmanuel Macron a opté pour l'activation de l'article 49.3. Une décision qui a entraîné la poursuite de la mobilisation contre cette réforme jeudi après-midi place de la Concorde. Et pour les forces de l'ordre, il faut s'attendre à un changement de physionomie dans les prochains cortèges.
Tous les préfets de France sont convoqués ce matin à 10h30 en visioconférence par Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur entend faire le point sur les violences de la nuit, mais aussi anticiper le changement de physionomie de la contestation. Le ton dans la rue va en effet se durcir. Et d’ailleurs, le renseignement territorial l’anticipait dans une note dès le début de semaine. On pouvait y lire que le recours à l’article 49.3 est "susceptible de revivifier le sentiment anti-démocratique, la contestation et potentiellement sa radicalisation".
Selon les informations d'Europe 1, les forces de l'ordre vont muscler la surveillance sur les bâtiments publics ainsi que sur les permanences et les domiciles des parlementaires de la majorité.
Manifestations surprises, blocages d'axes routiers et d'entreprises
Selon le renseignement, les organisations syndicales cherchent à déployer un nouveau mode d’action. À travers des manifestations surprises, des blocages d’axes routiers, de dépôts pétroliers, d’entreprises ou d’institutions publiques. "Le problème, confie une source policière, c’est que ces opérations nécessitent peu de participants tout étant très perturbantes". Ce qui va demander aux forces de l’ordre davantage de souplesse et de réactivité.
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Surtout, de tenir dans le temps et à tous points du territoire si tous les jours des actions coups de poing étaient menées. En septembre dernier, l’implantation géographique des unités de forces mobiles a été revue. Quatre nouvelles compagnies de CRS et sept escadrons de gendarmes mobiles sont en cours de création.
Près d’un millier de spécialistes du maintien de l’ordre répartis dans 11 départements différents. À l’origine, ils avaient en ligne de mire la Coupe du monde de rugby et les Jeux olympiques. Mais leur entrée dans l’arène risque, dans le contexte actuel, d’être plus rapide que prévu.