"La réforme entrera en vigueur pour les danseurs recrutés après le 1er janvier 2022, tandis que les règles actuelles seront maintenues pour les danseurs recrutés avant cette date", écrivent le ministre de la Culture Franck Riester et le secrétaire d'État chargé des retraites Laurent Pietraszewski dans un courrier du 23 décembre adressé au directeur général de l'Opéra de Paris Stéphane Lissner, révélé par Les Echos.
Dans le courrier à leur directeur, le gouvernement propose par ailleurs d'élaborer "un dispositif de reconversion professionnelle" pour les quelques danseurs (6 par an en moyenne sur les 5 dernières années) qui s'arrêteront chaque année. Dans ce courrier, ainsi que dans un autre envoyé à la Comédie française, le gouvernement invite les directeurs des deux institutions à mener avec lui des concertations pour la mise en oeuvre de la réforme, à partir du début de l'année prochaine jusqu'à l'automne 2020. Le fruit de ces travaux sera intégré dans les textes d'application de la loi.
Annulation de spectacles et pertes de 8 millions d'euros
Les danseurs de l'Opéra de Paris (Garnier et Bastille) partent actuellement à la retraite à 42 ans compte tenu de la "pénibilité" de leur métier, des risques de blessure et du fait que la majorité des danseurs peut difficilement continuer à danser les grands ballets au-delà de cet âge avec le même niveau d'excellence. L'Opéra et la Comédie-Française sont les seules institutions culturelles concernées par la réforme du gouvernement. Le régime spécial de l'Opéra date de 1698, sous Louis XIV.
La grève qui touche l'Opéra a entraîné l'annulation de plusieurs spectacles et des pertes s'élevant à 8 millions d'euros, selon les chiffres communiqués par l'institution au début de la semaine. A quelques heures de Noël le 24 décembre, des danseuses du corps de ballet de l'Opéra ont exécuté des tableaux du Lac des cygnes sur le parvis de Garnier, accompagnées de l'orchestre symphonique, pour dénoncer une réforme qui selon elles "met en danger" leur métier.